14/11
M. Lombardini : « La 4G, je mets ma main à couper que s’il n’y avait pas eu Free Mobile, ça aurait fait comme la 3G »
Maxime Lombardini était l’invité de Luc Evrard sur Europe 1 afin de commenter les résultats de Free et Free Mobile. D’emblée, le directeur général d’Iliad/Free a indiqué que « C’est un record mondial en termes de vitesse d’acquisition de nouveaux abonnés sur un marché mobile » et de préciser que sur « le marché des télécoms en Europe, ce n’est pas très gai en général et nous, on est une exception avec une très forte croissance ».
Même si Free Mobile a recruté 1 million d’abonnés au 2ème trimestre, c’est moins qu’au premier. Maxime Lombardini a expliqué que « si on regarde un peu en détail pour sortir des congratulations, on note quand même que votre recrutement de nouveaux clients s’est sensiblement ralenti au deuxième trimestre – un million contre deux millions et demi dans les trois premiers mois – comment vous l’interprétez, ce ralentissement ? »
Concernant les propos des concurrents de Free Mobile qui indique que beaucoup d’abonnés reviennent chez eux, le DG de Free dément catégoriquement. « Ça, on le mesure de manière très précise avec ce qu’on appelle les portabilités puisqu’il y a un organisme qui s’occupe de porter les numéros d’un opérateur à l’autre […] donc c’est un très très gros mensonge ! »
A propos de la rentabilité de Free Mobile, qui n’est pas encore au rendez-vous, Maxime Lombardini a expliqué : "Il y a un truc très important, c’est que notre rentabilité, elle dépend de notre capacité à construire un réseau. Il faut plusieurs années pour installer ces antennes et le temps d’avoir toutes nos antennes, il faut que quelqu’un assure notre couverture quand on n’est pas là. Mais ça, on le paie très cher. Donc la clef de la réussite dans la durée pour nous, c’est de construire notre réseau à nous et on a un aspect très positif et ça c’était l’une de nos motivations, c’est qu’on a une activité fixe qui se porte très bien aussi, et ça, ça nous finance assez largement le déploiement du mobile."
Maxime Lombardini a également répondu aux accusations concernant le supposé ralentissement des investissements consécutif à l’arrivée de Free Mobile. « C’est un discours très conservateur qui oublie le fait qu’il n’y a pas un quatrième entrant qui est arrivé comme ça du jour au lendemain » a-t-il indiqué « ça a été un long débat et si les pouvoirs publics et après le bras armé qu’est l’autorité de régulation ont finalement décidé d’attribuer une quatrième licence, c’est parce que les prix ne baissaient pas et que la France était après l’Espagne, le pays le plus cher d’Europe. Après, est-ce qu’il y a un problème d’investissement ? Franchement non. Je peux vous dire que d’une part ILIAD est celui qui rapporté à son chiffre d’affaires, investit le plus, donc c’est un procès qu’il ne faut pas nous faire. Et les télécoms distribuent énormément de dividendes. Après, il peut y avoir des arbitrages mais s’il faut rogner un peu sur les dividendes pour investir, je pense que c’est des choses faisables et sur l’emploi aujourd’hui, à ma connaissance, il y a deux projets de plans de départs volontaires… »
Les investissements dans le mobile et dans la fibre
Maxime Lombardini a apporté quelques précisions concernant les investissements de Free et Free Mobile. « Sur la fibre optique, à fin 2011, c’est des chiffres publics, on est les plus gros investisseurs, c’est-à-dire qu’on a investi plus de nos concurrents, je vous parle de la fibre… La 4G, aujourd’hui, il y a beaucoup de mots et il n’y a pas grand chose de concret, c’est-à-dire quelques centaines d’antennes installées à tout cassé, il y a des tests chez l’un, il n’y a rien du tout chez l’autre ; donc c’est encore plutôt des mots et nous, chaque site que nous installons, il est naturellement d’entrée de jeu compatible 4G même si elle n’est pas encore allumée, donc on sera naturellement comme les autres, un acteur de la 4G."
Et de compléter « nous avons créé largement plus de 1.500 emplois directs et d’emplois indirects, je pense, au moins autant. Donc nous, on a une vision… on va plutôt dynamiser un ensemble. La 4G dont vous parliez, je vous mets ma main à couper que s’il n’y avait pas eu un quatrième opérateur, ça aurait fait comme la 3G il y a quelques années, qui est restée au frigidaire pendant des années parce que la 2G était très rentable et qu’il n’y avait pas d’urgence. Là c’est pour se différencier que les opérateurs vont aller sur la 4G, c’est une bonne nouvelle. Ça nous paraît une bonne dynamique d’innovation et d’investissement. »
Source : Europe 1