Avec ou sans Free, le modèle du subventionnement semble s’essouffler
Free s’attaque juridiquement à la question du subventionnement du mobile. La semaine dernière, l’opérateur a porté plainte contre SFR pour concurrence déloyale. Du côté des opérateurs, la démarche suscite l’incompréhension. Alors coup de pub ou tentative réelle de bouleversement du marché ?
Dans l’hypothèse où Free obtiendrait gain de cause, les opérateurs seraient obligés de détailler leurs factures et non de supprimer le subventionnement du mobile a expliqué Euro TMT. En somme, l’action juridique pourrait apporter plus de transparence à un système complètement opaque combattu depuis longtemps par les associations de consommateurs.
Sur ce terrain, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir travaille depuis cinq ans sur ce dossier. "Nous avons recensés des cas de clients qui ont pris des forfaits qu’ils sont incapables de payer. Mais un engagement dans un crédit nécessite une vérification de la solvabilité du client", a relaté Edouard Barreiro aux micros d’Europe 1.
Sur BFM Business, un concurrent de Free Mobile a expliqué que le modèle du subventionnement a déjà été regardé par les associations de consommateur et par l’autorité de la concurrence d’autant que ce sont parfois les clients qui demandent le subventionnement.
Quoi qu’il en soit, le consommateur doit regarder la chose de près. Le site lesnumeriques.com a récemment opéré un travail comparatif sur les différences de prix notamment sur le Samsung Galaxy Ace. Selon une offre de huit opérateurs, dont quatre qui séparent bien l’achat du téléphone et le prix du forfait, les offres de Free et Numericable, les moins chers, ont coûté 1.000 euros de moins que celle d’Orange et de SFR après 24 mois.
N’ont été d’abord retenus que des abonnements illimités (appels, SMS, Wi-Fi, data – d’où l’absence des forfaits RED, non illimités en Data), sur 2 et sur 3 ans. On retrouve : 4 offres avec mobile nu (B&You, Free, Numericable, Sosh) ; 4 offres subventionnées (Bouygues Télécom, Orange, SFR, Virgin) qui proposent toutes bien le Galaxy Ace ; en revanche seul Orange conserve le Xperia Ray (bien à 1 €) à son catalogue.
Du coup, le subventionnement du mobile semble coûter plus cher et offre une formidable parade à la concurrence. "Ils aiment la pré-visibilité", confie Edouard Barreiro. "En engageant un client sur vingt-quatre mois, vous prévenez la concurrence qu’il n’est pas disponible".
Quoi qu’il en soit, Edouard Barreiro note que le modèle du subventionnement semble s’essoufler notamment parce que les constructeurs star comme Apple ou Samsung n’offrent que peu de marges aux opérateurs et que la loi Chatel protège un peu plus le consommateur en l’autorisant par exemple à quitter leur opérateur au bout d’un an.