La semaine dernière, dans une interview accordée à Capital, Xavier Niel a affirmé que Free Mobile continue « à enregistrer une croissance très forte » tout en confirmant que les « tarifs ne bougeront pas ».
Au-delà de cette dynamique, le secteur des télécoms reste encore frappé, par l’onde de choc de Free Mobile. Six mois après le lancement des offres, la concurrence accuse encore le coup même si Le Revenu note que la « phase aigüe de l’hémorragie semble terminée ».
Si les chiffres du premier trimestre témoignent de l’ampleur de l’impact du quatrième entrant, les demandes de portabilité des clients migrant vers Free Mobile depuis un autre opérateur sont revenues mi mars à un niveau proche de la normale. Cela dit, les effets financiers de l’onde de choc sont encore présents et les contrats des clients des trois opérateurs historiques vont encore, au fur et à mesure, arriver à échéance laissant libre le consommateur de choisir Free Mobile ou non.
La guerre tarifaire va-t-elle favoriser le changement d’opérateur ? La baisse des tarifs et les arguments de qualité de service ou de réseau va-t-elle permettre de réduire les demandes de portabilité ? Les chiffres du prochain trimestre montreront t-ils une nouvelle tendance ?
Quoi qu’il en soit, depuis décembre, les prix ont baissé de 10 à 12% selon Exane en ce qui concerne les offres traditionnelles. La baisse des tarifs de Sosh, Red et BandYou a permis un essor de ces nouvelles marques low cost même si celles-ci ne représentent encore que 2% de la base d’abonnés du trio historique. Et pour certains analystes, à terme, le marché du low cost pourrait capter 25% du marché et Free Mobile obtiendrait une large part du gâteau.
Au-delà des chiffres et de la pénétration du marché, Free Mobile impose son rythme, garde l’avantage tarifaire tout en s’attaquant au modèle du subventionnement du mobile. Le trublion vient d’attaquer SFR pour concurrence déloyale. "Free veut casser le subventionnement des téléphones, ce système qui permet aux opérateurs de vendre un appareil à bas prix en échange d’un engagement d’abonnement sur 12 ou 24 moi. C’est une façon de faire du crédit à la consommation déguisé… sans se soumettre aux contraintes légales" a dénoncé Xavier Niel dans Capital.
Pour se différencier, la concurrence met en avant la qualité de son réseau même si ce dernier argument vient d’être entaché par la panne qui a touché l’ensemble des utilisateurs du réseau Orange. Une journée "Free" est prévue en septembre pour dédommager les abonnés. En attendant la 4G, le trio historique accuse donc le coup. Début 2013, les premières offres reposant sur les fréquences de dernière génération devraient être accessibles.
De plus, la baisse des tarifs d’itinérance en Europe n’est pas en en faveur des finances du trio historique. Le Courtier Raymond James voit les opérateurs mobiles français perdre 30% de leurs revenus d’ici 2015.
Ainsi, dans ce contexte, les opérateurs révisent leur politique et envisagent même un regroupement de leurs forces pour mieux gérer les lourds investissements du très haut débit mobile. En Europe, la tendance de la concentration s’opère déjà mais en France, Orange se heurte à la réticence de SFR et Bouygues.
Source : Le Revenu
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