Plans sociaux chez SFR et Bouygues : Et si Free Mobile était un prétexte ?
Hier, nous vous informions de la préparation des plans de départs volontaires de SFR et de Bouygues Télécom. La marque au carré rouge a confirmé officiellement cette option sans pour autant préciser le nombre d’emplois concernés et Bouygues à chiffré ce plan à 556 postes.
Dans ce contexte, le quotidien La Tribune se demande si Free Mobile a bon dos. Les deux opérateurs scandent depuis de long mois que Free Mobile tue le marché français et même le minisitre fraichement nommé du redressement productif adhère à cette thèse. Evidemment, Free Mobile n’est pas de cet avis.
La guerre des prix rendue possible par les conditions offertes au quatrième opérateur conduirait à une baisse du chiffre d’affaire de Bouygues Télécom, une dégradation de sa rentabilité et de son cash flow a expliqué l’opérateur dans un communiqué de presse à l’issue de son comité d’entreprise. Du côté de SFR, un plan social est "inéluctable" en raison du "nouvel environnement de marché" et du "séisme Free". "Si on en est là, c’est à cause de Free, bien sûr, selon la direction. Il parait que nous avons perdu 1 million de clients, en brut sans doute, quand on nous disait 600 000 il y a trois semaines", rapporte un délégué syndical, contre 208 000 en net annoncés à fin février.
Free Mobile, une anecdote :
Au final, pour les syndicats de SFR, l’arrivée de Free Mobile n’est qu’une anecdote dans l’histoire de l’entreprise et pour eux, le problème pour l’entreprise et le secteur est la distribution de dividendes supérieurs aux bénéfices. De source syndicale, Free a cassé le doux confort des opérateurs historiques, la stratégie est désormais de protéger la marge. Ainsi, Free Mobile n’est peut être pas totalement responsable des maux des opérateurs français.
Un certain nombre d’analystes financiers s’interrogent et se demandent si Free Mobile ne serait pas le prétexte au dégraissage envisagé depuis des mois ou encore un moyen de pression face au nouveau gouvernement. Sur cette dernière, le discours fonctionne, Arnaud Montebourg s’est empressé d’effectuer un virage à 180 degrés sur le sujet.
Chez Bouygues, l’impact de Free Mobile est théâtralisé, un drame à la Stendhal, une tragédie en rouge et noir. C’est une "spirale négative" qui justifie le départ de plus de 500 collaborateurs. Pour autant, il y a quelques semaines, le discours était autre. A la mi-mai, Bouygues affirmait n’avoir perdu que 210 000 abonnés au premier trimestre et soulignait lors de la présentation des résultats annuels que les charges de personnel ne représentaient que 12% des coûts.
Au final, la responsabilité de Free Mobile sur cette vague annoncée de suppression d’emploi est à nuancer. L’argument d’une faveur du régulateur au détriment de la concurrence arrive aussi à bon point et a été moins entendu lors de l’obtention de la quatrième licence. Selon Le Figaro Economie, au 31 décembre 2011, Orange compte 105 000 salariés, SFR totalise 10 000 salariés, Bouygues emploie 9870 personnes et Iliad compte 5600 salariés.
Source : La Tribune