Mutualiser son réseau mobile : voila une idée qui se fait déjà en Europe mais qui pourrait difficilement se faire en France. Dernièrement, Orange a indiqué envisager une mutualisation de son réseau mobile avec celui de SFR et Bouygues notamment dans le cadre du déploiement des nouvelles fréquences (4G). Plus récemment, c’est Xavier Niel qui a fait cette offre à Stéphane Richard. Celle-ci a rapidement était balayée par le patron de France Télécom Orange : «Orange, SFR et Bouygues, qui ont chacun déployé un réseau, auraient une légitimité à les mutualiser. Ce n’est pas le cas de Free, qui doit encore développer le sien».
On comprend la réticence d’Orange à s’associer au-delà du bail de l’itinérance 3G avec Free. Et pour cause, les enchères des licences de dernière génération ont coûté cher aux opérateurs et dans le jeu du plus offrant, Free s’en est le moins bien sorti. Au-delà de l’achat de la licence, les opérateurs vont devoir investir des centaines de million d’euros pour développer les infrastructures réseaux. Bouygues estime même ces dépenses à 1,5 milliards d’euros.
Dépenses nouvelles d’un côté, bouleversement du marché de l’autre du fait de l’arrivée de Free Mobile mais aussi baisse des prix de gros poussent les opérateurs à la mutualisation. Pour l’instant, les opérateurs français n’envisagent pas cette option et surtout pas avec Free qui n’a pas obtenu les licences en or et qui dispose d’une couverture réseau à 30% de la population.
Sur le terrain de la 4G, Free a obtenu une fréquence dans la bande des 2,6 GHz, et non dans celle des 800 Mhz plus propice à propager les ondes. Il faudra s’accoquiner avec SFR qui s’engage du coup à lui fournir un droit d’itinérance. Ainsi, le quatrième entrant ne dispose pas des mêmes arguments que ces trois concurrents sur le sujet de la mutualisation. A ceci près, que Free construit un réseau moderne, récent, qui pourrait déjà être compatible 4G.
Reste que Free a fort à faire sur le déploiement de son réseau 3G et un certain nombre d’obstacles joue en la défaveur du quatrième entrant (opinion publique, points hauts…) et Free Mobile s’engage à couvrir 90 % de la population en 2018.
Dans l’état actuel du marché, il est clair que les opérateurs doivent faire face à l’ouragan Free. A l’horizon, les difficultés financières de ses concurrents sont devant. La réplique va donc se passer sur deux terrains : la recherche d’une part de nouveaux services innovants pour créer du profit et d’autre part réaliser des économies dans le déploiement des réseaux en mutualisant les efforts.
Si rien n’est joué en France pour cette dernière, la mutualisation est courante dans certains pays émergents. Dans ce cas de figure, le réseau n’est plus un trésor de guerre, l’onde et la fibre appartient à tous. Finit l’ouverture avec parcimonie sous la contrainte que l’on a vu avec l’arrivée des opérateurs virtuels.
Source : 01net
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