La société d’étude
churntracker@mobile a réalisée une enquête sur l’impact de l’arrivée de Free sur le marché du mobile. Celle-ci s’est déroulée du 12 janvier au 7 février 2012 par LE TERRAIN auprès d’un échantillon de 5596 clients des opérateurs de téléphonie mobile.
Le premier enseignement majeur, explique churntracker@mobile, est que Free pèse déjà au moins 3% du marché équipé (en part de marché « parc», ce qui est bien sûr une performance remarquable en l’espace d’un mois, selon la société d’étude. Le terme « au moins » s’impose : la nécessité de disposer de bases d’enquête solides limite en effet mathématiquement la capacité à détecter les changements d’opérateurs les plus récents, qui ont toutes les chances d’être à l’avantage de Free Mobile. Cette arrivée de Free s’est faite au détriment de l’ensemble des acteurs historiques concurrents, et dans des proportions sensiblement égales : Orange, SFR et Bouygues Télécom ont en effet perdu à peu près 1 point chacun de part de marché « parc ».
Si l’on cumule en effet les 3% de lignes déjà gagnées par le nouvel arrivant avec les intentions de changement d’opérateur des personnes interrogées, Free Mobile gagnerait encore plus de 9%, pour totaliser ainsi près de 13% de parts de marché (sous réserve de l’évolution des offres commerciales des autres opérateurs en réaction au positionnement prix de Free mobile).
Perte d’abonnés pour les autres opérateurs
churntracker@mobile a analysé quel serait la perte d’abonnés pour les autres opérateurs :
Orange serait l’opérateur qui résisterait le moins mal à la vague Free. Il s’agit bien d’une résistance relative, puisque le leader verrait sa part de marché fondre de 4 points par rapport à sa position initiale (avant Free), mais les résultats confirment bien les premières tendances : avec un taux de 14%, les intentions de départ se situent plutôt dans la fourchette basse du marché.
Les deux autres opérateurs historiques perdraient également beaucoup, 17% des clients de SFR et de Bouygues Télécom déclarant à date avoir l’intention de les quitter. Compte tenu de ces taux et des volumétries de clients préalablement acquis, SFR serait donc dans une situation un peu plus difficile encore que les autres, avec une part de marché « parc » qui, versus la situation initiale, fondrait de près de 5 points, là où la perte serait plutôt de 4 points pour Orange et de 2,6 points pour Bouygues Télécom. Mais la perspective donnée ici pour ce dernier n’est guère enviable, rien n’interdisant de penser que Free puisse le rejoindre assez vite en termes de part de marché parc (cf. graphique)
Les MVNO perdraient également un peu de terrain, le principal risque pour eux étant néanmoins de perdre leurs chances de croissance, en voyant Free Mobile les supplanter dans la conquête des « déçus » des opérateurs historiques.