Selon EuroTMT, le candidat François Hollande se serait prononcé pour une scission de France Télécom. Il
" va créer la surprise en se prononçant en faveur de la séparation fonctionnelle de France Télécom. Une initiative non dénuée d’arrière pensées tant France Télécom est dos au mur de l’impossible équation : investissements et dividende élevés, qui plus est dans un marché qui stagne, sans pouvoir toucher aux effectifs (100 000 personnes en France dont 60% de fonctionnaires). L’idée générale serait de créer un " RTE " ou " RFF " des infrastructures télécoms, structure à laquelle serait transférée la majorité des collaborateurs de l’opérateur historique, tout en faisant un pari sur l’impact que pourrait avoir un tel dispositif en termes d’aménagement du territoire et de déploiement du très haut débit. » explique EuroTMT
Les syndicats La CFE-CGC/UNSA de France Télécom ont aussitôt réagi en publiant un communiqué de presse :
Il apparaît difficile de faire des analogies entre le secteur électrique ou ferroviaire, dont la croissance est très modérée, et celui des télécommunications, dont la croissance est plus dynamique, et surtout l’activité très différente. Nous ne nous permettrons pas de juger du succès de RTE ou de RFF, mais nous pouvons donner quelques « clefs » de compréhension sur le secteur des télécoms.
Les constats avancés sont faux, qu’il s’agisse de la stagnation du marché ou du fait qu’on ne puisse toucher aux effectifs de France Télécom. Selon les chiffres mêmes de l’Arcep, dont nous avons fait l’analyse, depuis l’ouverture des télécommunications françaises à la concurrence, en 12 ans, le chiffre d’affaires des opérateurs sur le marché final augmentait de 83%. Dans le même temps, le secteur perdait 32 000 emplois, et France Télécom 52 700.
En France, il y a 4 réseaux de télécommunications : celui de France Télécom-Orange, et ceux des 3 autres opérateurs : Bouygues Télécom, SFR, Free. Que veut-on séparer exactement ? De quel « péché » spécifique est donc chargé France Télécom pour qu’on veuille lui imposer pareille saignée ?
Si le but est de mettre les fonctionnaires de France Télécom dans une structure et les salariés dans l’autre, il faut se souvenir que les deux populations sont présentes dans toutes les divisions de l’entreprise, et que leurs compétences métier n’ont pas de relation avec leur statut contractuel.
Dans le secteur des télécoms, réseaux et services sont étroitement imbriqués, qu’il s’agisse de la capacité à proposer des services innovants ou d’en optimiser la rentabilité
Quant à l’asphyxie du dividende, il suffit à l’État de relâcher sa pression, diminuer les leurs.
Interrogée par ZDNet, Fleur Pellerin, responsable des questions de l’Economie numérique dans l’équipe du candidat, dément catégoriquement cette information. "
Cela ne fait pas partie de nos pistes de travail". Cette dernière a également indiqué qu’un démenti officiel sera publié dans les prochains jours.
Le débat sur la scission de France Télécom semble en tous cas refaire surface. Les opérateurs alternatifs y sont bien sûr favorables car cela permettrait à chaque opérateur d’être sur un pied d’égalité face à l’accès à la boucle locale. Comme le rappelle
ZDNet, l’Autorité de la concurrence y est également favorable.
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox