Rencontre entre Richard Stallman et Eva Joly : « Hadopi porte la marque des tyrans »
Le père du logiciel libre, Richard Stallman estime que « la censure sur le web a explosé en France ». Invité d’Eva Joly, la candidate verte à la présidentielle, qui souhaite « s’inspirer de ses idées révolutionnaires » pour la mise en place de son programme, le militant pour les droits numériques a indiqué concernant cet échange qu’il cherchait avant tout un appui politique pour le logiciel libre et pour la liberté de partager.
Dans son interview avec la rédaction du Nouvel Obs, Richard Stallman a sans surprise critiqué la loi Hadopi. Une loi qu’il estime injuste puisqu’elle tente d’éliminer le partage. « Or, partager est bon. Attaquer le partage, c’est attaquer la société. Il faut légaliser le partage des œuvres. Les moyens de l’Hadopi sont également injustes, parce qu’il s’agit d’une punition sans vrai procès. Sous les pressions des entreprises, l’Etat français a rompu les principes de justice pour assurer l’empire de ces entreprises sur les citoyens » a-t-il expliqué.
D’autre part, il a dénoncé l’injustice impliquée par la Haute Autorité : « Si tu as un réseau sans fil et tu ne le sécurise pas, c’est-à-dire que tu n’agis pas pour restreindre et soumettre les autres, tu peux être puni. Hadopi porte la marque des tyrans. Avec elle, tu as le devoir d’imposer le contrôle aux autres, parce que si tu ne le fais et qu’ils font des choses interdites, tu seras puni ».
Richard Stallman propose de mettre en place un mécénat global, le fait de rémunérer les artistes (auteurs, compositeurs et interprètes), sans se mettre à dos les internautes. L’idée est que chaque internaute paye un forfait mensuel dont le tiers sera distribué aux œuvres de son choix et le reste en fonction de la racine cubique de la popularité de chaque artiste.
Source : NouvelObs