Antennes mobile : Paris « condamne » l’attitude des 4 opérateurs pour « leurs exigences inacceptables ».
Le bras de fer entre les opérateurs et la ville de Paris continue. La ville menace de démonter les 186 antennes relais installées sur les bâtiments municipaux (1200 antennes sont implantées dans la ville).
Hier l’ensemble des acteurs devaient se retrouver à l’occasion d’un comité opérationnel de concertation né du Grenelle des ondes. La mairie de Paris en a profité pour faire savoir qu’elle « condamne » l’attitude de Bouygues Télécom, Orange, SFR et Free pour « leurs exigences inacceptables ».
Les discussions entre les opérateurs ont débuté dès mars 2011 et s’inscrivent dans la ligne des préconisations de la conférence parisienne « ondes, santé, société » du 18 juin 2009. Le 13 octobre dernier, après 6 réunions, les opérateurs ont présenté des contre propositions éloignées de la charte de 2003. Les opérateurs ont remis en cause le seuil moyen de 2 volts par mètre pour un seuil de 10, voir de 15 volts par mètres.
La ville reproche également aux opérateurs de vouloir minorer leurs obligations d’intégration paysagères : elle déplore "un recul dans le dialogue". Le 17 octobre dernier, la mairie a décidé de suspendre toutes nouvelles installations sur les points hauts lui appartenant. Ainsi 35 demandes sont gelées "si les opérateurs ne reviennent pas à la raison, nous passerons par les tribunaux, même si cela doit prendre un ou deux ans" prévient Mao Péninou adjoint au maire en charge du dossier.
Reste que la marge de manœuvre de la ville de Paris est limité à ses points hauts puisque dans le domaine du déploiement des antennes relais, c’est l’ANFR, l’Agence Nationale des Fréquences qui impose les seuils. Ils sont de 41V/m pour une émission correspondant à la 2G et de 61V/m pour la 3G (dont l’UMTS). Ces valeurs ont été arrêtées en 2002 conformément aux recommandations européennes de 1999. Ceci dit, l’opinion publique plutôt hostile pourrait changer la donne.
De son côté, la Fédération Française des Télécoms estime faire des propositions tenant compte du Grenelle des Ondes. « Nous proposions que la nouvelle charte tienne compte des résultats du Grenelle des ondes, de l’arrivée de Free Mobile et, prochainement des nouveaux réseaux 4G. Nous ne pouvons nous affranchir ni des contraintes techniques ni du nouveau cadre national en cours d’élaboration » a commenté Jean Marie Danjou de la Fédération Française des Télécoms qui regroupe les trois opérateurs, Orange, SFR et Bouygues.
Source : Le Monde