La SACD et la SCAM regrettent la décision d’abrogation de canaux compensatoires pour TF1, M6 et Canal Plus
La Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques et la Société Civile des Auteurs Multimédia regrettent, dans son dernier communiqué, la décision du Gouvernement d’abroger purement et simplement l’attribution de canaux compensatoires pour TF1, M6 et Canal+ au titre du préjudice qu’elles avaient subi avec l’extinction du signal analogique.
Elles déplorent ce recul face à des exigences exorbitantes et juridiquement très contestables de la Commission Européenne, recul qui marque une occasion manquée pour la création. Elles rappellent en effet que la loi mettait à la charge de ces chaînes compensatoires des obligations renforcées en faveur de la création audiovisuelle et cinématographique française et européenne, élément qui pourtant n’a pas été pris en compte par la Commission.
Dans ce contexte, et pour que l’arrivée de nouvelles chaînes acquière un véritable sens, la SACD et la SCAM invitent le Gouvernement et le CSA à utiliser l’appel d’offres qui sera lancé pour l’attribution de 6 fréquences en haute définition afin de soutenir 3 objectifs prioritaires :
renforcer le soutien à la création et à la diffusion d’œuvres audiovisuelles patrimoniales et cinématographiques d’expression originale française. À cet égard, le cadre du décret préparé par le Ministère de la Culture et de la Communication pour encadrer les obligations des chaînes compensatoires, actuellement soumis à l’examen du CSA, pourrait servir de trame aux obligations des futures chaînes de la TNT ;
améliorer la qualité de l’offre de programmes ;
consolider les groupes audiovisuels déjà présents sur le paysage de la TNT.
Face à l’arrivée de la télévision connectée, la SACD et la SCAM jugent indispensable de soutenir les opérateurs audiovisuels historiques et de favoriser le renforcement des logiques de groupes. Ils sont seuls à même d’investir dans une création ambitieuse, audacieuse et diverse.
À défaut, tout nouvel émiettement du paysage que provoquerait l’arrivée de « nouveaux entrants » serait synonyme d’une perte de valeur pour l’ensemble du paysage audiovisuel, d’une dilution des capacités de financer de nouvelles œuvres et finalement d’un appauvrissement de l’offre de programmes aux téléspectateurs.