Pour l’Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l’Audiovisuel, la recommandation de l’ARCEP sur les "petits immeubles" en zone très dense du 14 juin 2011 comporte des points très inquiétants.
Il convient de rappeler en préalable qu’il n’y a aucune obligation de couverture en FTTH. C’est la sacro-sainte concurrence par les infrastructures qui est censée pousser chaque opérateur à fibrer le maximum d’immeubles.
Le hic, comme le constate l’ARCEP, c’est que certains immeubles coûtent cher. " Les premiers retours d’expérience sur ces petits immeubles font de plus apparaître une grande hétérogénéité de situations, conduisant localement à des coûts de raccordement par prise pouvant varier dans un rapport de 1 à 10, faisant peser un risque sur la viabilité économique des déploiements pour ces immeubles ."
Alors comment faire ? Organiser une péréquation entre les immeubles très rentables et ceux qui ne le sont point, puisque pour "assurer la cohérence des déploiements et une couverture homogène des zones desservies, l’Autorité peut préciser, de manière objective, transparente, non discriminatoire et proportionnée, les modalités de l’accès", ainsi que le prévoit la législation ? Que nenni : il suffit de faire payer ceux qui résident dans ces immeubles en leur proposant une offre !
L’ARCEP prévoit ainsi qu "à l’instar des déploiements en dehors des zones très denses, l’opérateur d’immeuble pourrait proposer une offre d’équipement des immeubles non encore fibrés de la zone arrière du point de mutualisation. Cette offre couvrirait à la fois le raccordement au réseau horizontal et l’équipement vertical de la colonne montante de l’immeuble. L’offre pourrait notamment s’adresser à des opérateurs tiers souhaitant orienter le déploiement vers certains immeubles spécifiques ou à des particuliers souhaitant s’assurer du raccordement de leur immeuble "
Avant de fibrer un logement qui coûte dix fois plus cher qu’un autre, on imagine facilement qu’un opérateur ira écrémer un autre territoire ou préférera investir dans autre chose que la fibre optique. Tout cela ne se verra pas tout de suite, puisqu’ainsi que le reconnaît l’ARCEP, "à ce stade, les opérateurs n’ont pas convergé vers des solutions opérationnelles communes pour fournir l’accès aux lignes de ces petits immeubles en un point de mutualisation". Aujourd’hui les opérateurs se retranchent derrière cette absence de solution opérationnelle commune pour ne s’occuper que des immeubles les plus rentables à fibrer. Et ils ne semblent pas pressés de trouver une solution opérationnelle : ils en discutent depuis deux ans !
Ainsi, l’Avicca estime qu’après avoir sollicité, jusqu’ici en vain, les collectivités pour subventionner le raccordement de l’usager final dans les zones dites "rentables", cela pourrait être au tour de certains usagers de faire les frais de la concurrence par les infrastructures…
Source : Avicca
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