Free Mobile : Entre l’accord d’itinérance et le prix de la 4G, l’investissement risque d’être salé.
Hier, Eric Besson lançait les enchères de la licence mobile de quatrième génération. Le gouvernement espère récolter au moins 2,5 milliards d’euros dont 1,8 milliard pour les fréquences de 800 MHz et 700 millions sur les fréquences de 2,6 gigahertz.
Ainsi, Orange, SFR, Bouygues Télécom, les opérateurs virtuels et Free Mobile devraient faire une offre. Et rien n’interdit, à en croire le ministre Eric Besson, l’entrée d’un cinquième opérateur mobile. Disponible dès l’extinction complète de la télévision analogique, le 30 novembre prochain, la 4G sera proposée aux enchères en 4 lots pour la bande 800MHz et 15 lots dans la bande 2,6 GHz.
« La bande des 800MHz est la plus convoitée car elle permet une couverture optimale avec un très petit nombre d’antennes, 60MHz de largeur de bande sont disponibles… La bande des 2,6GHz est d’une portée beaucoup plus moindre et nécessite donc un nombre d’antennes plus important, mais une bande trois fois plus large est disponible, soit 190MHz… » explique l’ADUF dans sa Newsletter du jour.
Au-delà du choix de telle ou telle bande de fréquences, l’ADUF estime que Free devra débourser la somme de 400 à 500 millions d’euros pour obtenir un minimum de fréquence. Une acquisition qui s’ajoute à l’accord passé avec Orange sur l’itinérance 2G élargi à la 3G. Un contrat qui va rapporter plus de 1 milliard d’euros sur cinq ans à l’opérateur historique – et quelques millions pour la première année.
On peut donc se demander si Free Mobile est prêt à investir dans la 4G alors que le quatrième opérateur a déjà déboursé 240 millions d’euros pour sa licence 3G il y a un an et demi. Pour alléger la facture, Free Mobile pourrait aussi conclure un partenariat avec un nouvel acteur ou tout simplement accéder à un bout de fréquences mutualisées comme le préconise l’Arcep.
Dans son projet de décision, le gendarme des télécoms préconise l’attribution des fréquences du dividende numérique, comme le prévoit la loi de lutte contre la fracture numérique du 17 décembre 2009 (dite " loi Pintat "). Pour honorer les objectifs ambitieux de couverture du territoire à 99,6% de la population métropolitaine, l’Arcep préconise des mesures incitant à la mutualisation des réseaux et des fréquences, entre opérateurs notamment dans les territoires peu denses (18% de la population et 63% de la surface du territoire).