Suite à l’annonce de la création et de la composition du futur Conseil National du Numérique, la vision du marché de l’internet exprimée par le Président de la République inquiète vivement le GESTE, qui regroupe plus de 130 éditeurs de contenus et de services en ligne issus des médias (presse, radios, télévision), ainsi que des éditeurs indépendants (pure-players Internet et éditeurs de services mobiles).
C’est par un communiqué que les éditeurs de contenus ont déploré n’avoir qu’un unique représentant de leur profession dans cette nouvelle instance du Numérique où siège entre autres, Xavier Niel. Ils estiment qu’il y a une sur-représentation des différents intermédiaires, qu’ils soient opérateurs (4 postes + la FFT), distributeurs, access providers, "experts" du marketing direct (2 postes), plateformes de distribution,… « Que serait internet sans les éditeurs de contenus, qu’il s’agisse de presse, de musique, de livres, de vidéos,… ? Le contenu est au cœur d’internet et le Président semble l’ignorer… » indiquent-ils.
« En donnant une telle primauté aux intermédiaires dans les futures décisions législatives, le Président prend le risque de renforcer encore leur poids sur un marché qu’ils dominent déjà outrageusement. Le précèdent Apple, comme les difficultés rencontrées par les éditeurs dans leurs discussions passées avec les opérateurs mobiles, ont démontré le poids considérable de ces intermédiaires face aux éditeurs. L’étrange composition du CNN, offrant un tel poids à ces derniers dans des décisions politiques aussi majeures que la neutralité du net, afflige les éditeurs.
A l’origine imaginé par et pour les professionnels, les tentatives de mise en place du CNN, pourtant nombreuses, n’ont pas abouti, jusqu’aux derniers travaux menés fin 2010 par plusieurs associations professionnelles (dont le GESTE), à la demande du gouvernement. Le dossier, repris personnellement par Nicolas Sarkozy, a abouti à la décision de nommer unilatéralement les membres, alors que les professionnels du secteur préconisaient un système représentatif des différentes branches d’internet. Loin d’offrir une représentativité équitable, le futur CNN omet de nombreux acteurs majeurs de l’économie numérique française. En effet, si les intermédiaires du web peuvent se targuer d’être sur-représentés, ce n’est pas le cas des éditeurs de contenus et de services en ligne, qu’ils viennent du secteur de la presse, de la musique, de l’audiovisuel ou du livre. La société civile et les utilisateurs d’Internet sont également oubliés par cette instance destinée à être l’organe de référence sur tous les sujets liés à l’Economie Numérique. ».
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox