L’Arcep défend la montée en débit dans les départements ruraux
En attendant la fibre optique, le régulateur des télécoms souhaite se concentrer sur la montée en débit des départements ruraux : une initiative qui pourrait profiter à 3 millions de foyers.
Jérome Coutant, membre du collège de l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes vient de s’exprimer sur le sujet dans les colonnes de La Tribune. Dans son projet, l’Arcep envisage de réaménager la partie terminale du réseau cuivre de France Télécom afin de faire bénéficier aux territoires ruraux de meilleurs débits ADSL.
Plus de 21 millions de français bénéficient d’un abonnement haut débit. Parmi ceux-ci un nombre important de foyers sont situés en zones grises, en particulier dans les départements ruraux. Afin que le plus grand nombre bénéficient de l’ensemble des services proposés par les offres triple play, l’Arcep estime nécessaire la montée en débit.
Pour l’Avicca, l’Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l’Audiovisuel, cette stratégie pourrait retarder les investissements dans la fibre optique et pourrait donc s’avérer contre productive. L’Arcep, par la voix de Jérome Coutant, considère que l’urgence prévaut et qu’il y a une forte demande des élus pour une montée en débit. En effet, nombreux sont les entreprises et foyer en zones grises qui ne bénéficient pas d’un débit suffisant. Les besoins sont donc immédiats.
L’Arcep veut amener la fibre jusqu’aux mairies dans les territoires ruraux
« En ville, les utilisateurs ne sont pas très enclins à s’abonner à la fibre, parce qu’ils ont un très bon ADSL, alors que, en zone rurale, les gens sont prêts à souscrire tout de suite » explique le membre du collège de l’Arcep. Ainsi, l’Autorité veut amener la fibre jusqu’aux mairies partout en France afin de réduire la portion cuivre du réseau téléphonique augmentant ainsi les performances de l’ADSL.
« On réaménagera également le sous répartiteur pour accueillir les équipements haut débit de plusieurs opérateurs. L’Arcep s’est assurée que France Télécom, qui est propriétaire de la boucle locale cuivre, soit responsable de ce réaménagement. L’Autorité va réguler cette prestation dont le tarif sera orienté vers les coûts » a expliqué Jérome Coutant.
Pour répondre à la polémique des détracteurs de l’Arcep qui préfèrent se concentrer au plus vite sur le déploiement de la fibre, Jérome Coutant estime que « la montée en débit est une étape vers le très haut débit puisque cela permet de rapprocher la fibre des abonnés ».
Quant aux coûts, l’aménagement du sous répartiteur est évalué entre 30 000 et 50 000 euros sans compter le tarif d’accès au génie civil. Si le modèle de l’Arcep peut sembler être un bon compromis en attendant la fibre, le plan de financement du régulateur s’appuie essentiellement sur le volet numérique du grand emprunt (2 milliards d’euros pour le très haut débit) et sur la trésorerie des collectivités territoriales.
En ce sens, il est clair que l’argent alloué à la montée en débit sera utilisé au détriment du déploiement de la fibre optique en zone rurale. La fracture numérique pourrait donc s’accentuer.
Source : La Tribune