Maxime Lombardini : Free a beaucoup d’armes pour réussir.
Lors de la présentation des résultats 2009, le directeur général de l’opérateur, Maxime Lombardini, a montré les atouts de sa société.
Si la concurrence d’SFR et de Bouygues a été rude ce dernier trimestre, l’opérateur n’a pas perdu la main. S’appuyant sur une part de marché stable sur les nouveaux abonnés, d’une marge plus forte que ses concurrents, Maxime Lombardini se satisfait d’avoir : «la meilleure offre du marché».
Avec Alice, la société a souffert d’un nombre important de désabonnements et a due réduire les charges fixes de la marque. Depuis le rachat en 2008, un gros travail a été réalisé pour ramener l’équilibre et des grandes actions de migrations ont été engagées. L’harmonisation des offres et la migration du réseau ont permis de rendre la situation d’Alice profitable. Reste à fidéliser les abonnés d’Alice sur le terrain de la concurrence. A défaut d’être parfaitement rentable, Alice reste un laboratoire intéressant où l’on essaye quelques tentatives commerciales sans mettre en danger la marque Free.
Face à la multiplication des nouveaux clients actifs d’SFR, Free n’a pas le sentiment d’être un opérateur en difficulté. Pourtant, SFR a recruté 565000 nouveaux clients contre 231000 pour Iliad.
Du côté de la Quadruple Play proposé par Bouygues Télécom, il n’y a pas d’inquiétude à avoir selon le directeur général. Le dégroupage progresse et le désengagement des abonnés est inférieur à 1%. Iliad dispose d’un solide modèle économique qui préserve le groupe de la concurrence. La société recrute et maîtrise ses charges fixes.
La pérennité de Free sera assurée par le déploiement de la fibre et la quatrième licence.
Si la marque a fait moins de nouveaux clients que les autres au dernier trimestre, Maxime Lombardini réaffirme l’objectif de 5 millions d’abonnés avant la fin 2011. Avec la fibre et l’ouverture commerciale du service mobile en 2012, Iliad mise sur plusieurs facteurs de croissance. Les innovations constantes sont une réelle valeur ajoutée du fournisseur d’accès qui dispose du plus gros réseau wifi communautaire (650000 abonnés ont activé leur système). La programmation a distance de l’enregistrement sur le boitier numérique est un plus et le dégroupage est un moteur essentiel de pénétration. Les nouveaux services dégagent des marges. Le futur de la télévision repose sur la vidéo à la demande. La VOD est transparente pour l’abonné et sa mise en place génère peu de coûts par rapport au satellite. Avec la haute définition, Free s’efforce d’avoir la meilleure proposition et promet un enrichissement dans les prochaines semaines.
Le dernier atout reste la fibre optique rendu possible par le régulateur. Iliad prévoit une transformation significative en 2010 et un déploiement massif en 2011. La stratégie adoptée passe par le co-investissement. Mais il faut prendre en compte le côté impératif du marché mutualiser les efforts sur les zones moins dense tout en gardant à l’esprit le grand chantier de 4 millions de prises raccordables d’ici 2012.
Le projet mobile est prometteur pour Free et diffère de ses concurrents. L’équipe de Xavier Niel compte bien s’appuyer sur l’élément essentiel de la convergence entre fixes et mobiles. Ce qui efface les effets «parc» des opérateurs déjà installés. Si l’obtention de la quatrième licence a retardé l’entrée en matière, les préparatifs ont bien avancé et déjà 10000 points hauts sont recensés. Malgré «les faux semblant» de la Quadruple Play, le marché français est monolithique et ne s’agrémente pas d’une baisse significative des tarifs. L’adaptation à l’espace économique pour le quatrième opérateur de téléphonie mobile est donc immense selon l’analyse de Maxime Lombardini lors de la présentation des résultats 2009 du groupe Illiad.