Selon la FFT, le modèle de développement de l’internet en France est menacé
Les opérateurs télécom font entendre leur voix contre les coûts liés à l’Hadopi. Non seulement la mise à jour de leurs réseaux pour permettre l’application de la loi Création et Internet va couter entre 70 et 100 millions d’euros, mais un des amendements adoptés la semaine dernière les fait bondir. Comme nous vous l’annoncions, les députés ont en effet voté la suspension du paiement de la part Internet en cas de coupure. Celle-ci est estimée entre 7 et 10 euros par mois selon Christine Albanel. « Pour éviter cette double peine à l’internaute, on l’inflige aux fournisseurs d’accès, qui n’ont rien à voir avec le délit commis » s’insurge Yves Le Mouël, le directeur général de la Fédération Française des télécoms. Et d’ajouter que « le modèle de développement de l’Internet en France est menacé, c’est un mauvais coup porté au développement du haut débit ».
Se pose également le problème du démembrement des offres triplay. Dans les forfaits tout inclus comme chez Free, les coûts de la télévision, du téléphone et de l’internet sont totalement liés les uns aux autres. Il va être difficile de différencier le coût de l’internet seul. Il est probable que si la part Internet est supprimée, le coût du forfait triplay pour l’opérateur reste quasiment le même. « On nous demande de démembrer nos offres triple play, Internet-TV-téléphone. Or nos business models n’ont pas été bâtis comme cela. Et qui va décider combien coûte la partie internet ? » peste Yves Le Mouël.
Les prévisions tablent sur 500 à 1000 suspensions par jour, autant de manque à gagner pour les fournisseurs d’accès.
Source : La Tribune