Bouygues Telecom demande réparation auprès d’Orange pour la baisse de qualité de son réseau cuivre
L’entretien du réseau cuivre par l’opérateur historique est source de plusieurs tensions. Bouygues Telecom pour sa part s’estime lésé par une baisse de qualité de service et réclame des dommages et intérêts.
L’opérateur demande réparation. Agacé par une baisse de qualité de service sur le réseau historique d’Orange, Bouygues Telecoms a décidé de prendre les choses à bras le corps et demande ainsi plusieurs dizaines de millions d’euros de pénalités et de dommages et intérêts, d’après une source proche du dossier de la Tribune.
Si la tâche d’entretenir le réseau ADSL échoit à l’opérateur historique, les frais engagés par cette tâche sont à son sens trop élevés. Stéphane Richard estime que plusieurs centaines de millions d’euros sont nécessaires pour assurer un “réseau cuivre opérationnel partout, à 100 %, avec des délais de réparation très courts sur l’ensemble du territoire”. Pour cela, il demande notamment l’augmentation significative du tarif de location de ligne pour ses concurrents, à hauteur de trois euros mensuels supplémentaires pour chaque ligne. Une proposition qui avait d’ailleurs entrainé une vive réaction de Xavier Niel. En effet, le patron de Free n’entend pas régler la note d’Orange qu’il impute notamment à un problème de management chez son concurrent.
Le réseau cuivre, pomme de discorde
Les tensions sont vives entre les opérateurs, puisque si Orange veut que ses concurrents utilisant son réseau pour vendre leurs offres ADSL mettent la main au portefeuille, ceux-ci s’y opposent farouchement. Déjà en 2018, Free, Bouygues et SFR accusaient Orange de ne plus entretenir son réseau ADSL et réclamaient une baisse du tarif de dégroupage, demande toujours d’actualité aujourd’hui, puisqu’elle inciterait Orange à fermer rapidement le réseau cuivre et permettrait de consacrer plus de moyens au déploiement de la fibre d’après les opérateurs alternatifs. La même année, l’Arcep avait également mis en demeure l’agrume sur la qualité de service de son réseau cuivre, le menaçant d’une amende allant jusqu’à 1 milliard d’euros. En 2019 cependant, Orange s’était amélioré sur plusieurs points et ses performances ont été saluées par le gendarme des télécoms. Le sujet est pourtant encore loin d’être clos.
Suite à la plainte de nombreux élus, une mission flash a été commandée en janvier dernier auprès d’une députée, qui a remis son rapport cette semaine. Elle y propose notamment la mise en place de nouveaux indicateurs, ainsi qu’une “obligation de réparation assortie de pénalités financières et de sanctions effectives“. Le gouvernement annoncera son plan d’action durant la première quinzaine du mois de mars, et la nouvelle présidente de l’Arcep a indiqué étudier ces propositions avec beaucoup d’attention.