5G : Orange, Free, Bouygues et SFR tous dans les starting-blocks pour utiliser d’autres fréquences, mais à quel point ?
En plus de s’apprêter à lancer la 5G sur la bande de fréquence 3.5 GHz, chaque opérateur modifie ses sites en vue d’utiliser des bandes-fréquences allouées à la 4G.
Il y aura bien une 5G à plusieurs vitesses et ce pour chaque opérateur. A quelques semaines de l’activation de leur réseau 5G, il est désormais clair qu’Orange, Free, SFR et Bouygues feront cohabiter leurs fréquences 4G et 5G, en vue d’étendre plus rapidement leur couverture.
Free Mobile seul sur la 700MHz, et loin devant tous les autres en nombre de sites migrés
On le sait, l’opérateur de Xavier Niel est déjà prêt à utiliser sa bande fétiche pour améliorer sa couverture 5G sur tout le territoire, avec plus de 4300 sites sur la bande 700 MHz en attente d’activation. Le trublion des télécoms a déjà upgradé plus de sites que l’ensemble de ses concurrents, et ce sur une grande partie du territoire. De plus, le telco serait le seul pour le moment à utiliser cette bande de fréquence pour la 5G, ses concurrents optant pour leur part tous pour la bande 2100 MHz. Et même sur cette fréquence, Free pourrait aussi avoir ses cartes à jouer.
Xavier Niel avait déjà affirmé, dans une interview pour Univers Freebox, ” on fera de la 5G en 1800 MHz et 700 MHz si on a du spectre disponible” en plus de la bande 3.5GHz. Mais ce n’est pas tout, Free a également annoncé qu’il bénéficierait “à compter de 2021, d’une extension de son spectre 900 MHz et 2.1 GHz.” . On peut donc imaginer que Free utilise également la bande 2100 MHz à l’avenir, tout comme ses rivaux.
Au total, presque 1000 sites de différence entre Free et l’ensemble des autres opérateurs.
En parcourant l’open data de l’ANFR, on peut observer que Bouygues Telecom n’a pas chômé non plus, et comptabilise déjà 2 431 sites prêts à être activés, majoritairement proches de grandes et moyennes agglomérations. L’opérateur a d’ailleurs annoncé aujourd’hui sa volonté de lancer la 5G le 1er décembre prochain et a confirmé sa volonté de migrer ses fréquences existantes. Vient ensuite à la troisième place SFR, avec 968 sites 5G, dont trois déjà en service à Nice, Dijon et bien sûr Paris. Orange quant à lui est celui ayant migré le moins de sites : 51 pylônes déployés en région parisienne et dans l’agglomération Lilloise. Il faut dire que l’opérateur historique est celui qui possède de loin le plus de sites expérimentaux 5G sur la bande 3.5 GHz, qui en définitive est “le vrai spectre pour faire de la 5G” d’après Xavier Niel.
SFR : vous avez-dit “fausse 5G” ?
Le nombre de sites en attente de mise en service de SFR est assez surprenant. En effet, l’opérateur était pourtant l’un des premiers à accentuer l’importance de réglementer la communication autour de la différencier la “vraie 5G”, déployée sur la bande 3.5 GHz, de la “fausse” déployée sur d’autres bandes comme la 700 MHz ou la 2100 MHz. Orange pour sa part, est plus cohérent : il était lui aussi monté au créneau à ce sujet et n’a donc pour l’instant pas lancé de modification de ses sites à grande échelle.
La promotion de la 5G sans distinction des fréquences utilisées ne devrait pas être possible. Le gouvernement souhaite ainsi encadrer la communication autour de la nouvelle technologie. Un groupe de travail est prévu sous l’égide de la répression des fraudes pour “établir un cadre clair et non équivoque“.
En somme, il s’agit d’avoir une certaine transparence concernant la technologie utilisée et les débits auxquels pourront prétendre le consommateur. Le lancement du réseau 5G est prévu d’ici quelques semaines pour tous les opérateurs, une fois les autorisations d’émettre délivrées par l’ANFR, mais la couverture sera pour l’instant très limitée. Dans tous les cas, la vraie 5G, soit la 5G avec un coeur de réseau autonome et la latence réduite attendue par les entreprises, ne devrait pas émerger avant 2023.