Fin de l’ADSL : les élus se réjouissent d’une conséquence inattendue de l’arrêt du réseau cuivre

La fin de l’ADSL entraîne l’arrêt de lignes inutiles, un soulagement financier pour les mairies.
Orange a déjà entamé le démantèlement des câbles en cuivre nécessaires à l’ADSL, et une nouvelle étape est franchie ce lundi 31 mars avec la fermeture définitive du réseau cuivre dans sept quartiers de Rennes et la commune de Vanves (Hauts-de-Seine). À partir de janvier 2026, plus aucun abonnement à ce service ne sera possible, et sa disparition totale est programmée pour 2030. Et les élus, s’ils déplorent souvent devoir se charger de la communication auprès des abonnés concernés, observent cependant une contrepartie plutôt réjouissante.
Pour les collectivités locales, cette extinction progressive représente une opportunité d’économies bienvenues, alors que leur budget annuel a été réduit de 2,2 milliards d’euros avec l’adoption du Budget 2025. En mettant fin à l’ADSL, les élus locaux peuvent ainsi cesser de financer des services obsolètes, notamment les « lignes dormantes ». Ces dernières correspondent à des lignes téléphoniques, fax ou alarmes laissées à l’abandon mais toujours facturées aux collectivités, malgré leur inactivité.
Thierry Marnet, maire adjoint du Mesnil-Saint-Denis (Yvelines), a pris conscience de ces dépenses inutiles lors du passage de sa commune à la fibre. « En rejoignant les premières communes à abandonner le réseau cuivre, nous avons enfin pu analyser l’usage réel de notre ADSL. Nous avons découvert de nombreuses lignes oubliées, faute de suivi. Nous continuions d’injecter de l’argent dedans, car nous n’en avions pas connaissance au moment de renouveler nos abonnements. »
Franck Vernin, maire du Mée-sur-Seine et président de la Communauté d’agglomération Melun Val de Seine (Seine-et-Marne), a fait le même constat. « Lorsqu’Orange a définitivement coupé le réseau cuivre dans notre agglomération, nous avons découvert plusieurs lignes dormantes. Pour les sept communes du lot 1, nous avons pu en identifier plus de 200. »
La suppression de ces lignes inutiles a permis des gains financiers significatifs. Thierry Marnet souligne que la municipalité du Mesnil-Saint-Denis a ainsi « amélioré son réseau tout en réduisant ses coûts de manière conséquente ». Pour Franck Vernin et le directeur des systèmes d’information Benjamin Cognard, les économies réalisées pour la Communauté d’agglomération sont notables. « Sur les 200 lignes relevées, nous avons obtenu un gain financier annuel de plus de 60 000 euros. Ce gain prend en compte la différence entre l’investissement pour les services en fibre optique et toutes les résiliations des services portés par le cuivre».
Source : Challenges