Pannes d’internet : face à l’insécurité, Orange n’intervient plus dans un quartier depuis un an
Les habitants et le centre médical de Pissevin déplorent un abandon total du réseau, Orange pour sa part explique qu’il s’agit d’un choix assumé.
Depuis plus d’un mois maintenant, le standard téléphonique du centre médical de Pissevin, quartier de Nîmes, ne fonctionne plus suite à une panne du réseau fixe. Outre l’institution, des centaines d’habitants du quartier sont également privés d’une connexion internet fixe. Un huissier a été dépêché pour constater la panne, mais la réponse d’Orange a surpris les habitants : “pour garantir la sécurité de nos techniciens, il a été convenu avec la mairie, les forces de l’ordre et Orange, que plus aucune intervention ne se faisait dans le quartier Pissevin jusqu’à nouvel ordre“, explique le SMS. Le quartier est en effet touché par le trafic de drogue, mais cela ne justifie pas d’être délaissé par l’opérateur historique selon les habitants.
“On paye un abonnement Orange business pro à 400 € par mois pour le téléphone et l’ADSL, ça ne fonctionne pas et on ne peut pas le résilier avant 2025, c’est ubuesque“, s’indigne l’un des médecins du centre. Et la réponse de l’opérateur indiquant qu’il est possible d’être remboursé n’apaise pas vraiment le mécontentement. Armando Melim, le directeur d’Orange dans la région et chargé des relations avec les collectivités, expliquer pour sa part qu’Orange “a pris la décision unilatérale de ne plus intervenir à Pissevin.” La faute au vandalisme, aux câbles arrachés et sectionnés, aux armoires détruites, explique-t-il, ajoutant par ailleurs “on a compris que les trafiquants espéraient ainsi désactiver la vidéosurveillance du quartier, ce qui n’a pas été le cas“.
Après une vingtaine de plaintes et des centaines de milliers d’euros dépensés en réparation, l’opérateur a opté pour l’abandon dans le but de protéger ses agents, bien qu’aucune agression n’ait eu lieu à l’encontre d’un technicien pour l’heure. L’opérateur continue cependant d’intervenir sur les deux antennes mobiles. La ville de Nîmes est consciente du préjudice pour les habitants, mais affirme de son côté ne pas pouvoir contraindre l’opérateur. Ce dernier prévoit cependant de ” concevoir une nouvelle infrastructure beaucoup plus sécurisée” une fois un chantier de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine.
Source : Midi Libre