Nouvelle menace sur les réseaux télécoms, place à l’inquiétude
Les menaces sur le secteur des télécoms sont fréquentes, l’Anssi affirme avoir pris connaissance de 150 évènements de sécurité durant les trois dernières années. La principale inquiétude réside dans l’espionnage.
L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) considère les télécoms comme un secteur “supercritique”. Si on entend régulièrement parler d’attaques visant les réseaux informatiques, celles s’attaquant aux infrastructures télécoms, aux opérateurs, sont également fréquentes.
150 évènements de sécurité ont été comptabilisés depuis 3 ans et les deux tiers “touchaient des entreprises stratégiques, dont une très grande part sont des opérateurs régulés” peut-on lire dans un memo publié par l’Agence. “Le secteur des télécommunications est critique pour le fonctionnement du pays et il est donc important que ses acteurs aient conscience de la menace qui pèse sur eux“, explique Mathieu Feuillet, sous-directeur des opérations à l’Anssi. Il considère que « les clients des opérateurs n’ont pas toujours conscience qu’ils peuvent être ciblés par des cyberattaques au travers de leur fournisseur ».
Les opérateurs semblent se préoccuper davantage de la disponibilité de leurs services, parfois au détriment de “l’intégrité de ses systèmes d’information” estime l’agence. Une source d’inquiétude alors que « la taille importante des réseaux des opérateurs, leur hétérogénéité à la suite de l’intégration continue de nouvelles entités et l’importante dette technique accumulée compliquent leur sécurisation ». Outre des attaques classiques, la menace la plus préoccupante est l’espionnage, selon l’Anssi.
L’agence craint en effet qu’en s’invitant dans les réseaux, les cyberattaquants récupèrent des données confidentielles issues d’échanges entre des entités ou des individus. Sur ce point, la Russie et l’Iran sont par exemple “très actifs dans ce domaine” indque-t-elle. Les équipements sont de plus en plus ciblés, notamment des routeurs en cœur de réseau, qui est « le centre névralgique du réseau par lequel transite l’essentiel des données transportées par l’opérateur. Son dysfonctionnement entraînerait des pannes massives pour l’opérateur » explique Mathieu Feuillet. Des attaques sophistiquées, menées sur le long terme et difficilement détectées… Qui inquiète donc la France.
Source :Les Echos