Couverture 4G en zone rurale : l’Arcep demande aux opérateurs de “donner un coup de collier” mais prévoit de décaler le calendrier pendant la crise
A l’heure où la crise sanitaire ralentit les opérateurs dans le déploiement des sites 4G dans les campagnes, le régulateur annonce un décalage du calendrier du New Deal et appelle à soutenir les sous-traitants.
Généraliser la 4G partout en France, c’est l’objectif du New Deal. Pour l’atteindre, les opérateurs doivent notamment construire 5000 sites d’ici fin 2022 dont 2000 en Ran Sharing dans le cadre d’un dispositif de couverture ciblée mais aussi d’équiper en 4G tous les sites existants fonctionnant uniquement en 2G ou 3G. Et cela avance malgré quelques craintes, crise sanitaire oblige.
“Le New Deal mobile a déjà apporté des améliorations concrètes aux citoyens : dans les zones rurales, la 4G se généralise et le débit internet a doublé en moyenne depuis un an”, a informé récemment l’Arcep dans un rapport. La couverture 4G du territoire continue de progresser (80 à 88 %, selon les opérateurs) tout comme la migration vers les sites 4G (de 85 à 87%). Seulement, la dernière ligne droite s’annonce plus compliquée. « Je voudrais dire aux opérateurs qu’il faut donner un coup de collier », a lancé vendredi dernier Sébastien Soriano, président de l’Arcep, rapporte Les Echos.
Dispositif de couverture ciblée, ça progresse mais…
S’agissant, des nouveaux sites à construire dans les campagnes à savoir environ 500 d’ici le 27 juin 2020 sur 1300 identifiés, le compte n’y est pas pour le moment même si Orange, Free, SFR et Bouygues accélèrent. Au total 93 supports ont été mis en service fin mars contre 26 en décembre dernier. D’après la Fédération française des télécoms, 151 autres sites sont déjà prêts à être activés. Mais la crise de Coronavirus pourrait les stopper dans leur élan. Selon l’ANFR, le déploiement de la 4G n’a pas été impacté en mars, cela sera visiblement une toute autre histoire en avril et en mai.
Persuadé que les effets du New Deal allaient largement s’intensifier dans les semaines et mois à venir, le sénateur Patrick Chaize et président de l’Avicca (Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l’Audiovisuel), se montre aujourd’hui plus pessimiste :“La crise a bloqué beaucoup de choses.
Calendrier décalé
Se pose alors la question de la tenue du calendrier eu égard à la diminution du rythme de production de sites mobiles. Pour l’Arcep, c’est une évidence, « Il n’est pas anormal que la période correspondant au confinement soit gelée et que l’on décale d’autant tous les calendriers », explique Sébastien Soriano. Comme pour la nécessité de relance du déploiement de la fibre, le régulateur appelle les opérateurs soutenir et voler au secours des sous-traitants, en plein délitement et pour beaucoup à l’arrêt, manque de trésorerie oblige. L’heure est donc à la mise en place de mesures pour relancer la machine.