Surdendetté, Patrick Drahi va-t-il vraiment vendre des actifs ? Les banques craignent un gros coup de bluff

Surdendetté, Patrick Drahi va-t-il vraiment vendre des actifs ? Les banques craignent un gros coup de bluff

Le milliardaire à la tête d’Altice est surendetté à hauteur d’environ 60 milliards d’euros. S’il a pris l’engagement de rembourser les banques à hauteur de 4 milliards d’euros avec Altice France d’ici 12 mois, le doute s’est installé dans le secteur : va-t-il réellement céder ses actifs pour rembourser sa dette ?

“Et s’il bluffait ?” La question se poserait pour les marchés et les banques lorsqu’ils se penchent sur le cas Drahi. Le magnat des télécoms affiche une certaine sérénité face à sa dette, en ayant mandaté plusieurs banques pour céder partiellement SFR, mais aussi ses actifs au Portugal et en République Dominicaine, ainsi que Teads, son entreprise spécialisée dans la publicité numérique. Mais le doute persiste selon un financier cité par les Echos.

« Il y aura zéro cession, personne ne viendra mettre un ticket minoritaire dans les activités en France ou le Portugal à 100 % pour ses attentes de prix. C’est beaucoup de travail pour une probabilité élevée de ne pas aller au bout. Mais c’est justement ce qu’il veut. Son idée, c’est d’aller voir ses prêteurs avec une valeur de marché de ses actifs, et les forcer à repousser les échéances. » Une manoeuvre qui serait plutôt en accord avec le passif du milliardaire, qui avait déjà mis en vente ses activités aux US sans jamais que le processus aboutisse.

Suite à tous ces mandats, le paquet d’actifs qui pourraient être cédé est assez important, représentant 18 milliards d’euros. 10 milliards pour Meo au Portugal, 3 pour Teads et pour une participation dans SFR et entre 1.5 et 2 milliards d’euros en République dominicaine. Un montant bien au-dessus des 4 milliards réclamés sous douze mois pour Altice France. Le processus de vente pour certains actifs pourrait ainsi être interrompu, malgré le fait que le groupe ait bénéficié d’un délai pour rembourser sa dette. Cependant, pour un connaisseur, « aller renégocier sur la simple base de valeurs d’actifs qu’au final il refuserait de vendre, ce n’est tout simplement pas une option avec la remontée des taux ! Altice peut jouer et gagner du temps, mais doit régler le problème de fond. Le levier de dette devra être réduit et le sujet réglé de manière pérenne. »

Pour un investisseur, c’est une partie de poker “serrée qui se joue. Il n’y aura pas d’issue à un bras de fer avec les créanciers où rien ne se passe“. Mais Patrick Drahi pourrait potentiellement céder 3 milliards d’euros actifs non stratégiques, pour ensuite racheter pour 4 milliards de dettes et les annuler.

 

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox