Comment Orange, Free, SFR et Bouygues vont pouvoir profiter pleinement d’un gros raté de Vincent Bolloré
Qui se souvient de Bolloré Télécom ? Créée en 2005 en pariant gros sur le WiMax, la société de l’actionnaire de Vivendi vient de rendre ses fréquences 3,4-3,8 GHz à l’Arcep. Cette technologie sans fil n’a jamais eu le succès escompté en France. Orange, Free, SFR et Bouygues pourraient ainsi se livrer bataille à l’avenir pour récupérer un peu plus de spectre sur la 5G.
Il a parié sur le WiMax dans les années 2000, et il s’est trompé, mais qui ne tente rien n’a rien dira tout investisseur. Cette technologie de réseau radio sans fil à haut débit a été conçue dans un esprit de couverture de surfaces importantes au contraire du WiFI.
Il y a 20 ans, le WiMax promettait plus de débits que la 3G et l’ADSL. En 2005, Vincent Bolloré a alors créé Bolloré Telecom pour se lancer dans l’aventure. Quatre ans plus tard, il disposait de 20 licences WiMax régionales. Pour sa part, Free était le seul fournisseur d’accès, disposant d’une licence nationale mais l’opérateur a très vite perçu des limites majeures comme l’absence de terminaux de réception et la nécessité de discussions avec des industriels. Selon lui, cette technologie pouvait par contre avoir une utilité pour compléter la 3G.
Mauvais élève dans le domaine comparé aux USA, la France a peu commercialisé ce type d’offre. Globalement, le nombre d’abonnés à des offres WiMax tous opérateurs confondus, est resté très maigre avec 21 000 clients particuliers et environ 1 500 clients « entreprises » au 31 décembre 2010. Aujourd’hui, Bolloré Telecom ne vaut plus rien et devrait bientôt fermer.
S’il devait se séparer en 2026 de ses fréquences WiMax, Vincent Bolloré a selon L’Informé décidé de les rendre dès à présent à l’Arcep. Dans le détail, il s’agit de fréquences sur la bande 3,4-3,8 GHZ, et cela devient intéressant puisqu’elles sont contiguës à celles utilisées pour le déploiement de la 5G d’Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom.
De quoi faire leurs affaires puisque 90 MHz pourront techniquement être remis en vente par le régulateur dans un proche avenir. Lors des enchères 5G en 2020, Orange a obtenu la même largeur de spectre pour la bagatelle de 854 millions d’euros.