Fibre optique : Orange va augmenter ses prix pour ses concurrents, Bruxelles cherche à éviter que cela touche les abonnés
Face à l’augmentation importante du coût de location des équipements d’Orange, l’Union Européenne recommande d’étendre le processus sur plusieurs années.
Une inquiétude pour le portemonnaie des Français abonnés à la fibre portée par une lettre de la Direction générale des réseaux de communication (DG Connect) adressée à la présidente de l’Arcep. À compter du 1ᵉʳ mars 2024, une hausse d’environ 16% sera appliquée sur les tarifs de gros d’Orange, en accord avec le régulateur des télécoms française. Une augmentation expliquée par la hausse des coûts d’infrastructure, entre autres, mais qui s’applique très rapidement.
Les équipements concernés par cette hausse de tarif sont les 15 millions de poteaux installés dans toute la France, ainsi que 734 000 kilomètres de fourreaux enfouis sous terre, par lesquels passe la fibre optique. Une infrastructure importante, que les concurrents de l’opérateur historique paient un droit de passage variable selon les zones et c’est le tarif de cette location qui va donc augmenter. Ce prix est généralement fixé par l’Arcep, en fonction des coûts supportés par Orange (maintenance, réparation..). Cette location représente un enjeu important pour l’opérateur historique.
Avec des prix de gros plus élevés, les opérateurs pourraient être contraints de répercuter la dépense supplémentaire sur la facture de leurs abonnés. Dans un contexte où l’inflation est très importante, la Commission réclame une certaine prudence et recommande “d’envisager la possibilité d’une introduction progressive des nouveaux tarifs de gros au cours des prochaines années, afin de donner à tous les acteurs du marché la possibilité d’actualiser leurs business plans et d’être préparés à la prochaine augmentation des prix“. Un étalement qui se ferait sur au moins deux ans, voire trois.
Pour l’association des villes et collectivités spécialisée dans le numérique, l’Avicca, ce n’est cependant pas assez. “Pour nous, cette hausse est tout simplement injustifiée car on ne voit nulle part la couleur d ‘un investissement d ‘Orange depuis des années dans ce génie civil, notamment dans certaines zones rurales” explique son délégué général. Les collectivités militent ainsi plutôt pour confier la responsabilité à une nouvelle société, encadrée par une institution comme la Banque des Territoires. Cet héritage de France Télécom doit être défini clairement, soit comme un fardeau à céder, soit “une affaire bien rentable auquel cas il la conserve, mais il ne faut pas en faire une vache à lait”, ajoute-t-il.
Source : l’Informé