Altice dans la tourmente, un de ses co-fondateurs et bras de droit de Patrick Drahi visé par une enquête pour corruption, fraude et blanchiment
Le siège d’Altice Portugal à Lisbonne a été perquisitionné tout comme le domicile d’Armando Pereira. Le co-fondateur de la maison-mère de SFR est soupçonné d’enrichissement sur des contrats avec des prestataires. Une affaire dont le groupe Altice et le fisc portugais seraient victimes à hauteur de 100 millions d’euros. Le président du conseil d’administration d’Altice USA a démissionné.
Un lieutenant de Patrick Drahi au coeur d’une enquête qui pourrait bien mettre fin brutalement à leur longue idylle. Armando Pereira, co-fondateur d’Altice, a passé le week-end dernier en garde à vue dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption, de fraude fiscale et de blanchiment d’argent. Cet homme d’affaires âgé de 71 ans a été pris dans ce coup de filet amenant à 90 perquisitions dans le pays, dont une à son domicile. Les soupçons portent sur des enrichissements à propos de contrats avec des prestataires.
Selon la chaîne d’information CNN Portugal, l’affaire concernerait la vente de biens immobiliers qui appartenaient à l’opérateur historique Portugal Telecom, racheté par Altice. Ce n’est pas tout puisque les enquêteurs s’intéressent aussi à des contrats de droits TV passés avec des clubs de football locaux.
Altice Portugal a annoncé le 13 juillet avoir été perquisitionné par les autorités portugaises dans le cadre d’une enquête en cours dirigée contre des individus ainsi que des entités extérieures au groupe Altice. “Altice Portugal fournit toute la coopération demandée et sera toujours disponible pour toute clarification“, a déclaré l’opérateur.
Selon Le Monde, le groupe de Patrick Drahi a suspendu des cadres suspectés d’être liés à l’affaire comme Alexandre Fonseca, co-PDG d’Altice et président du conseil d’administration d’Altice USA, qui n’est autre qu’un ex-directeur d’Altice Portugal.
Alexandre Fonseca a ainsi démissionné le 16 juillet, remplacé par Dennis Mathew, PDG d’Altice USA. La maison-mère de SFR a aussi gelé les paiements avec les soixante entités concernées par l’enquête. Selon le DCIAP, le préjudice pourrait s’élever à 100 millions d’euros, les victimes seraient donc Altice et le fisc portugais.