Orange, Free, SFR et Bouygues : le trafic explose sur leurs réseaux, mais qui les utilisent à outrance ?
En 2022, 54 % du trafic vers les clients des principaux FAI en France provient de cinq acteurs : Netflix, Google, Akamai, Meta et Amazon.
Pour absorber la croissance des usages et garantir l’accès au THD à l’ensemble des Français, les opérateurs ont consacré plus de 107 milliards d’euros d’investissements aux réseaux en 11 ans, et même 14,6 milliards d’euros pour la seule année 2022. Si l’accroissement du trafic mobile devrait s’élever à 25% par an à l’horizon 2030, Orange, Free, SFR et Bouygues souhaitent faire passer à la caisse GAFAM et Netflix qui utilisent massivement leurs réseaux. Aujourd’hui, le quatuor prône un “mécanisme de partage des coûts”, lequel leur permettrait “d’allouer une part encore plus importante de leurs ressources à l’investissement”, a fait savoir fin mai la Fédération française des télécoms.
Dans sa nouvelle édition de l’état de l’internet en France publiée ce 4 juillet, l’Arcep indique qu’entre début 2012 et 2022, le trafic entrant à l’interconnexion vers les principaux fournisseurs d’accès à internet (FAI) a été multiplié par 20 atteignant 43,2 Tbit/s fin 2022 (+21,5 % par rapport à 2021). De leur côté, les capacités installées de ces FAI ont progressé dans les mêmes proportions sur la période, passant de 5,4 Tbit/s début 2012 à 108 Tbit/s fin 2022.
Une question se pose toutefois aujourd’hui, quels sont les acteurs qui utilisent le plus le réseau fixe des opérateurs ? “En 2022, 54 % du trafic vers les clients des principaux FAI en France provient de cinq acteurs : Netflix, Google, Akamai, Meta et Amazon. Le reste du trafic (46%) provient d’une grande diversité d’acteurs s’interconnectant aux opérateurs”, annonce l’Arcep.
Dans le détail, 19,7% du trafic provient de Netflix, 10,5% de Google, 8,9% d’Akamai (plateforme Cloud), 8,2% de Meta (Facebook), ou encore 7% d’Amazon. A titre de comparaison, Canal+ compte pour 2,6% et Scaleway (Iliad) 0,3%. Les GAFAM et le streaming représentent la majeure partir du trafic généré avec le CDN, transit.
Pour les FAI français, il devient nécessaire d’inciter les grandes plateformes “à rationaliser le trafic qu’elles génèrent (par l’optimisation des protocoles de gestion de la congestion, la compression des données, etc.)”, a déclaré la FFT, cela entrainerait alors une baisse des coûts pour les opérateurs.