Orange veut ouvrir un nouveau chapitre de son histoire en se recentrant sur les télécoms en France
Une nouvelle stratégie se met en place chez l’opérateur historique, pour faire table rase du passé et se recentrer sur son coeur de métier.
Les lignes sont tracées, il reste à peaufiner pour présenter la nouvelle ligne directrice d’Orange le 16 février prochain. La nouvelle directrice générale d’Orange Christel Heydemann entrée en fonction en avril dernier a fait appel à des cabinets de conseil pour choisir un axe de développement se fondant sur un principe simple : ne plus s’éparpiller dans d’autres activités.
Parmi les décisions entérinant ce retour aux sources, la décision de vendre la plateforme OCS. En effet, si les chaînes payantes et le service de SVOD comptent désormais 3 millions d’abonnés, elles représentent également 400 millions d’euros de pertes depuis leur création. De plus, l’arrêt du contrat de diffusion des programmes de HBO prévu pour la fin de l’année n’a pas vraiment donné de perspectives optimistes sur l’avenir du service. A l’heure actuelle des discussions sont bien avancées avec Canal+, qui en détient déjà 34%, pour déterminer le montant de la vente et l’engagement du groupe à reprendre les salariés travaillant dans la création et la diffusion audiovisuelle.
De plus, des réflexions sont également en cours pour l’avenir d’Orange Bank. Chapeautées par la banque Lazard, elles sont moins avancées mais révèlent que pour Christel Heydemann, l’opérateur n’est pas le mieux placé pour gérer une banque en ligne malgré 1.4 millions de comptes. Face à une concurrence rude, les investissements doivent suivre et Orange Bank a déjà accumulé 880 millions d’euros de pertes depuis 2017. Sans forcément vouloir s’en séparer, la DG d’Orange aimerait trouver un partenaire bancaire avec qui poursuivre l’aventure. Affaire à suivre avec une annonce prévue pour le 16 février.
Outre les services menacés, certaines branches d’Orange devraient être renforcées au goût de la directrice générale. En effet, dans son entourage on affirme que les réseaux télécoms en France, en Europe et en Afrique ainsi que les activités pour les entreprises sont un socle solide pour bâtir l’avenir de l’opérateur. Avec par exemple une réorganisation chez OBS qui doit devenir une vraie entreprise de services numériques. La cybersécurité sera également un axe où se développer pleinement, Christel Heydemann le confirme : « oui, la cyber est un des leviers de croissance pour Orange ». Avec des centaines de millions d’euros investis ces dernières années dans ce domaine, elle entend amplifier le mouvement avec des acquisitions mais aussi des embauches : 600 personnes en France en 2023.
“Ouverture du capital, mise en Bourse on ne s’interdit rien. Mais la vraie question est pour quoi faire ? Ce type d’opérations doit être un moyen d’appuyer la croissance d’Orange Cyberdefense. On n’en a pas besoin aujourd’hui” explique-t-elle. C’est également une question qui se pose pour sa towerco Totem qui a récemment signé un partenariat avec Iliad, son premier accord avec un opérateur tiers.
Source : Le Monde