France Télévisions, TF1 et M6 font front commun face aux menaces de Disney+ autour de la chronologie des médias
Malgré sa révision en début d’année, la chronologie des médias continue de faire couler de l’encre. Après des premières critiques de Disney+, les patrons de chaînes françaises haussent le ton.
Il faudrait se satisfaire de ce que les plateformes ont obtenus début 2022. C’est un des messages transmis dans une tribune publiée dans le Monde par Delphine Ernotte ( présidente de France Télévisions), Gilles Pélisson (PDG de TF1) et Nicolas de Tavernost (président du directoire du groupe M6). Une réponse aux propos récents de Disney+ concernant la nouvelle chronologie des média.
Plus concrètement, cet accord stipule qu’avant qu’un film sorti au cinéma soit mis en ligne sur la plateforme Disney+, un délai de 17 mois doit être respecté. Pour la télévision gratuite , c’est un délai de 30 mois, mais une autre règle permet à ces dernières d’obtenir une forme d’exclusivité. Ainsi, lorsqu’un film passe sur TF1, Disney+ devra retirer le contenu de sa plateforme et sans surprise, la firme aux grandes oreilles n’est pas vraiment d’accord.
Le géant américain a clairement annoncé qu’il ne diffuserait plus les films produit par Disney au cinéma mais directement sur sa plateforme, en tout cas certains d’entre eux. C’est par exemple le cas de son prochain film d’animation Strange World. Quand on sait que la plupart des films de Disney sont d’assez bon succès commerciaux et permettent notamment aux salles de cinéma d’engranger des revenus, la situation a pris l’apparence d’un vrai bras de fer.
Mais les patrons de France TV, TF1 et M6 demandent “aux pouvoirs publics de ne pas céder au diktat des plates-formes payantes” en reconnaissant l’exclusivité accordée à leurs chaînes gratuites. En rappelant notamment qu’il s’agit d’une des conditions à leur participation au financement du cinéma français, en rappelant qu’en 2021, les trois groupes ont investi 144 millions d’euros dans 126 films. Des programmes “qui n’auraient sinon pas pu voir le jour” et une contribution représentant plus de deux fois celle des plateformes américaines au cinéma français. Les trois dirigeants de l’audiovisuel français clôturent leur tribune par une question : “souhaite-t-on que l’accès au cinéma en France soit réservé à des services payants ?”
Source : via Europe 1