Fin du réseau cuivre : plein d’inquiétude face au plan d’Orange, Bouygues Telecom expose des risques importants

Fin du réseau cuivre : plein d’inquiétude face au plan d’Orange, Bouygues Telecom expose des risques importants

Dans sa réponse apportée à une consultation de l’Arcep autour du projet de plan de fermeture du réseau cuivre d’Orange, Bouygues Telecom s’attaque à certains choix d’Orange et dresse une liste de propositions.

A l’heure où Orange prévoit le démantèlement total de son réseau cuivre, ses concurrents s’accordent sur un point, le plan de fermeture de ce réseau vétuste encore utilisé par 13,6 millions de foyers en France, est une étape cruciale de la transition vers le très haut débit, et la fibre. Néanmoins, si ce dernier venait à être mal encadré, il ferait alors courir des risques majeurs aussi bien aux clients des opérateurs qu’à la concurrence. C’est en tout cas le point de vue défendu frontalement par Bouygues Telecom dans sa réponse à la consultation publique lancée en début d’année par l’Arcep portant sur le projet d’extinction de l’opérateur historique.

Selon l’opérateur de Martin Bouygues, “si la fermeture commerciale nationale voulue par Orange à partir de 2026 peut sembler séduisante à des fins de communication simplifiée vers le grand public, elle lui fait finalement courir un risque inutile”. Conditionnée dans le plan à la finalisation totale, et dans les délais, du plan France Très Haut Débit, cette fermeture “met en risque la totalité du plan de fermeture”, estime Bouygues Telecom qui propose de s’affranchir de la fermeture commerciale nationale prévue dans 4 ans, pour mettre en place un mécanisme s’adaptant automatiquement à l’avancée du plan THD. De son côté, Orange pourra juger la position de son rival comme inexacte puisqu’il prévoit une fermeture technique dans 180 communes à compter de 2024.

Autre volonté d’Orange dans le viseur, la remise en cause du principe de complétude des déploiements fibre, même si des retards se profilaient, afin de mener à bien coûte que coûte la fin des offres ADSL. “Cette remise en cause est particulièrement préoccupante car elle renforce le risque de « déclassement numérique » déjà ressenti par certains de nos concitoyens. Ainsi, les fermetures techniques doivent dans un premier temps concerner les communes où le 100% fibre est atteint (selon l’observatoire Arcep 11 000 communes, représentant près de 18M de locaux, avaient déjà dépassé les 90% de couverture fibre fin 2021). Dans un second temps, un relâchement progressif de la contrainte liée à la couverture fibre pourrait être envisagé à condition de garantir un accès fibre à tout client bénéficiant aujourd’hui d’un accès cuivre actif”.

Bouygues Telecom prône ainsi un assouplissement assorti de critères pour l’ensemble des paramètres du plan de fermeture du cuivre. S’agissant de la sélection des communes à fermer techniquement, l’opérateur demande la prise en compte de l’avancement des déploiements fibre et du parc cuivre résiduel, tout comme le respect des seuils de QoS Fibre fixés par l’Autorité. “Afin de rendre cette sélection transparente et prédictive, nous proposons  une formule de calcul permettant d’attribuer une note de « maturité fibre » à chacune des communes. La fermeture devant d’abord s’opérer sur les communes dont la note est la plus basse, de manière à laisser aux autres communes le temps d’accroître leur maturité fibre”, peut-on lire dans la réponse du FAI.

Outre cela, Bouygues Telecom estime crucial de “mettre en place un véritable pilotage industriel de ce projet national. L’industrialisation à venir, nécessitera, sous l’égide de l’Arcep, la mise en place de groupes de suivi, réunis autour d’indicateurs formels et de règles de fonctionnement”. Enfin, le telco propose des évolutions législatives, pour faciliter notamment le vote de l’installation fibre dans les copropriétés.

 

 

 

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox