Clin d’oeil : pour trouver le brouilleur de réseau mobile, l’affaire est dans le sac
Les enquêtes de l’ANFR peuvent mener à des situations assez cocasses, comme un sac à main privant une commune de 3G.
L’Agence Nationale des Fréquences est parfois saisie pour identifier la source d’un problème sur les réseaux mobiles. Si parfois, des personnes tentent sciemment de couper la connexion internet mobile autour de chez eux à l’aide de brouilleurs, il peut aussi s’agir d’accidents involontaires. C’est le cas pour une plainte émise par un opérateur en mars dernier concernant les services 3G à Albertville, en Savoie.
Quelques semaines après le dépôt de la plainte, deux agents de contrôle du spectre se sont rendus sur le site et ont pu repérer un signal perturbateur aux alentours de l’antenne. Plus précisément, la source du problème venait d’un immeuble situé juste en face de l’installation. Au fil des étages montés dans le bâtiment, le signal s’intensifiait et les enquêteurs ont finalement toqué à la porte de l’appartement concerné.
L’habitante était plutôt perplexe à l’idée de faire entrer ces deux agents chez elle et après une discussion et de la pédagogie, elle décide finalement de les laisser entrer. La surprise s’empare alors des deux visiteurs : le signal vient directement d’un sac à main. Auraient-ils démasqué une espionne avec un brouilleur ultra-sophistiqué ? Pas de scénario digne d’un film Hollywoodien cette fois-ci, le problème était bien plus concret.
En effet, dans la doublure du sac se trouvait un système antivol utilisant la RFID (« Radio Frequency Identification » ou Dispositif d’identification par radiofréquences). Cet appareil, qui sonne parfois lorsque vous quittez un magasin a été mal désactivé et il s’avère qu’il émettait sur une bande non autorisée en France pour les outils de ce genre. Le hic étant que ces fréquences étaient les mêmes que celles utilisées par l’opérateur .
“De fait, l’ANFR intervient régulièrement pour des brouillages causés par des systèmes RFID disposant de modules non adaptés pour le marché européen et sans marquage CE, émettant dans une bande de fréquences ouverte pour le RFID dans la zone Amériques mais attribuée aux opérateurs mobiles en Europe” précise l’agence.
L’ANFR explique qu’un “double concours de circonstances” a permis ce brouillage: la position du sac à main, dans une pièce donnant directement sur l’antenne relais en question combinée au fait que les ondes émises activaient la puce de l’antivol, qui lui même émettait et ainsi de suite. Pour résoudre le brouillage, il a ainsi suffi de déplacer le sac à main dans une autre pièce et sa propriétaire est retournée dans la boutique ou elle l’avait acheté pour que l’antivol soit correctement désactivé.