Comment sont protégés le réseau et les câbles internet français ?
La fibre optique par laquelle passe toutes nos données n’est pas bien épaisse mais fournit un service vital et il convient ainsi de la protéger.
Une protection qui a ses limites. C’est ce qu’a pu montrer l’incident s’étant déroulé un peu plus d’un mois auparavant, où plusieurs câbles ont été sectionnés dans le cadre d’une action malveillante, privant de nombreux abonnés d’une connexion internet. Une affaire qui n’a toujours pas été élucidée clairement, mais qui soulève une question : comment est protégé l’internet français ?
Les équipes de TF1 se sont penchés sur la question dans un reportage, en se rendant notamment dans un data-center n’ayant jusque là jamais été filmé, accueillants les connexions de tous les Français. Un service qui se veut justement pouvoir répondre à ces problématiques de coupures, comme l’explique Angelo Morais, responsable d’exploitation des data centers d’Île-de-France chez Bouygues Telecom : “lorsqu’il y a une coupure, le trafic transite par ce que l’on peut appeler un itinéraire bis. Plusieurs chemins permettent d’arriver sur ce site-là lorsqu’il y a une coupure”.
Dans ce centre dont le lieu est gardé secret, l’accès est très sécurisé puisqu’il y passe 50% du trafic internet de la France. 5000 kilomètres sont surveillés sur quatre étages et chaque câble situé dans les diverses armoires a son importance. Ce Data center accueille par ailleurs des données sensibles, comme la finance ou l’appareil d’État, qui sont pour leur part situées dans l’une des salles les plus sécurisées de l’installation, dans son sous-sol. Des fibres qui sont utilisées par 500 opérateurs dans le monde entier.
Les attaques sur les réseaux sont de plus en plus fréquentes. Afin de connecter tous les continents entre eux, près de 500 câbles sont déployés dans les océans et si certains peuvent être retrouvés en quelques clics sur le web, d’autres sont pour leur part dissimulés pour protéger des infrastructures stratégiques. Mais cela n’empêche pas des acteurs malveillants de chercher à nuire à ce réseau mondial, comme l’explique Camille Morel, chercheuse en relations internationales à l’Institut d’études de stratégie et de défense. “On a eu des cyberattaques sur des serveurs, on a des actes malveillants sur la fibre optique au niveau terrestre, on a aussi des attaques sur des antennes relais, par exemple. Donc, avec quelques recherches, vous êtes en mesure de savoir où se situent ces câbles et comment leur porter atteinte”, explique-t-elle.