Fibre optique : la sécurisation des réseaux va devenir nécessaire
L’objectif est clair et se rapproche : la France doit être couverte à 100% en 2025. Pour les professionnels de la fibre, quelle sera la suite ? La filière réfléchit à son avenir.
Une couverture globale, c’est une bonne chose, mais après ? A l’approche de l’échéance fatidique dans trois ans, l’industrie de la fibre doit maintenant se projeter. A la fin de l’année , plus de 80% de la population aura déjà accès au très haut débit via cette technologie, et le chantier global aura été déployé pendant 15 ans grâce à de nombreuses embauches et investissements. Il faut donc penser à l’avenir des 40 000 ouvriers, techniciens ou ingénieurs spécialisés travaillant dans le domaine et il s’agit ainsi d’une des principales préoccupations d’Infranum, fédérant près de 70% des industriels.
Plusieurs pistes ont été dévoilées la semaine dernière par ses dirigeants, la première étant de… continuer de travailler sur les réseaux fibre en France. A travers un “plan national de résilience” bientôt proposé au gouvernement, la filière veut ainsi s’attaquer à la sécurisation des réseaux. La problématique principale est le déploiement de la fibre en aérien : 40% du réseau est déployé via des pylônes longeant nos routes. La solution est peu coûteuse au détriment cependant de la solidité des infrastructures puisque un poteau est plus susceptible de subir des dégâts lors d’une tempête et ainsi priver les abonnés au bout de la ligne d’une connexion internet.
La solution envisagée est ainsi d’enfouir ces réseaux mais aussi de doubler les NRO (noeuds de raccordement optique), locaux d’où partent les lignes des abonnés pour sécuriser les réseaux fibre. Le plan est assez ambitieux, avec un coût estimé à 10 milliards d’euros. La fédération Infranum propose de lisser ces travaux sur dix ans, afin notamment de “conserver durablement” près de 7000 emplois. Une sécurisation qui semble nécessaire dans un contexte tendu, puisque les réseaux fibres et mobiles sont de plus en plus fréquemment touchés par des actes de malveillance et des dégradations.
Plusieurs alternatives
D’autres pistes sont explorées, comme la participation aux projets de “territoires connectés”, visant à déployer de nouveaux usages concernant par exemple l’éclairage public, la gestion de l’eau, des déchets ou encore la vidéo-protection. Plusieurs initiatives du genre ont été lancées en France et cela pourrait ainsi permettre à la filière de conserver une activité dans l’Hexagone. De plus, Infranum indique que le numérique peut permettre d’accélérer une transformation environnementale, avec un marché estimé à 520 millions d’euros cette année.
Enfin, les industriels envisagent également d’aller aider nos voisins en apportant leur expérience en Europe. Il reste 32 millions de prises à déployer en Allemagne, 21 millions au Royaume-Uni et 14 millions en Italie, de quoi donner du travail aux entreprises du secteur. Des premières opérations vont déjà dans ce sens avec notamment la signature d’un gros contrat en Allemagne pour Altice et des intérêts du côté de l’Afrique, notamment au Sénégal et en Côte d’Ivoire.
Source : La Tribune