Orange, Free, SFR et Bouygues améliorent leur couverture sur les axes de transports, mais de grandes disparités persistent
L’Arcep mesure une nette amélioration de la couverture mobile sur les axes de transports depuis plusieurs années, mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.
Si la navigation fluide n’est pas toujours garantie, la situation a bien changé depuis plusieurs années sur les chemins de fer. En effet, dans sa globalité, la connectivité dans les TGV, TER, RER et autres axes de transports s’est améliorée. Cependant, de grosses différences restent observables selon les lignes et même selon les opérateurs dans le même train.
Dans deux tiers des cas, sur les 2 700 kilomètres de lignes de TGV, l’ouverture d’une page web prend moins de 5 secondes alors qu’en 2018, c’était impossible dans plus de la moitié des cas. Concernant le métro, la couverture est désormais proche de 100% tandis que l’internet mobile est également plus accessibles sur des axes très fréquentés comme le RER francilien.Dans une infographie, les Echos ont ainsi montré l’évolution de la couverture mobile dans les transports entre 2018 et 2021, tous opérateurs confondus, en se basant sur les mesures de l’Arcep. Les évolutions sont particulièrement marquées sur la navigation Web, tous réseaux ferroviaires confondus.
Crédit image : Les Echos
Des différences marquées par ligne et par opérateur
Cependant, on remarque que certaines lignes sont bien mieux loties que d’autres, avec des écarts de taux de réussite de connexion très importants entre le meilleur axe TGV (Lille-Tourcoing) et le pire (Paris-Bayonne). D’autant plus que ces écarts existent également selon le forfait que vous possédez. A titre d’exemple, les utilisateurs réguliers de la ligne reliant Paris à Bordeaux verront leur page s’afficher en moins de 10 secondes dans 74% des cas chez Orange, 59% chez Free et respectivement 38% et 32% pour les abonnés SFR et Bouygues Telecom.
Sur sa carte de couverture monreseaumobile.fr, l’Arcep permet de voir concrètement la différence de couverture en moyenne sur les différents axes de transports selon les opérateurs, soit en terme d’appels et de SMS, soit en terme d’internet mobile. Sur ce dernier point , on peut noter que Orange est numéro 1 sur l’ensemble des axes (TGV, métro, RER/Transiliens et Intercités/TER). Free est pour sa part deuxième ex-aeqo avec Bouygues Telecom avec 72% des pages ouvertes en moins de 10 secondes dans les TGV et dans les TER, contre 85% des cas chez l’opérateur historique.
Des objectifs fixés pour continuer sur cette lancée
De quoi rendre l’Arcep “confiante” concernant les objectifs que l’autorité a fixé en 2015, soit apporter la 4G à l’intérieur des trains sur 60% du réseau en 2022 puis 80% en 2027 et 90% en 2030. Une campagne de mesure est d’ailleurs en cours pour le premier jalon de ce calendrier cette année. La couverture interne pose quelques obstacles rendant le chantier compliqué : la vitesse des TGV occasionne de nombreux changements d’antennes pour les smartphones des utilisateurs, mais la construction même des trains peut poser problème.
Guillaume Decorzent, chef de l’unité Couverture et investissements mobiles à l’Arcep, explique que « les nouveaux trains sont moins perméables aux ondes. L’impact est assez net, explique Guillaume Decorzent. Plein d’autres facteurs peuvent jouer, même la place à laquelle on s’assoit. Je vous recommande plutôt à l’étage près de la fenêtre ! ». Et si la SNCF propose depuis plusieurs années le WiFi à bord, cela ne résout pas tout. En effet, de plus en plus d’appareils sont embarqués en voyage allant du smartphone à l’ordinateur en passant par la tablette qui est une vraie charge pour le réseau.
Les opérateurs n’ont ainsi pas d’autre choix que de densifier le réseau mobile à proximité des voies ferrées. D’autant plus qu’au delà de la couverture à l’intérieur du train, Orange, Free, SFR et Bouygues Telecom sont également tenus de couvrir le long des voies avec un objectif de 90% à la fin de l’année 2025. Guillaume Decorzent rappelle cependant qu’aucune obligation réglementaire n’est mise en place pour les TGV, expliquant qu’il s’agit “d’une zone où il y a une forme de concurrence pour la couverture“.