Orange dans le viseur de l’Autorité de la concurrence pour abus de position dominante et discrimination
L’opérateur historique est accusé d’avoir fait gonfler ses prix pour la location de son réseau fibre et d’avoir privilégié le rétablissement de ses services dans les Caraïbes.
Les agents de l’Autorité de la concurrence ont réalisé un “raid surprise” le 10 mars dernier dans quatre locaux d’Orange, notamment au sein de son siège à Issy-Les-Moulineaux. D’après les informations de Capital, plusieurs dossiers sont dans le collimateur de l’autorité, dont notamment ses pratiques concernant l’accès à la fibre optique en France.
Orange, possédant environ 40% du marché, est en effet soupçonné d’abus de position dominante concernant son activité de location de réseau très haut débit à ses concurrents où à des collectivités locales. Ces dernières peuvent ensuite commercialiser le réseau à d’autres entreprises régionales, professions libérales ou même travailleurs indépendants, mais certains se sont vus refuser l’accès à l’infrastructure ou proposer des tarifs trop élevés.
Une association s’est alors formée en 2020, l’Association des Opérateurs Télécoms Alternatifs, qui a signalé la situation à l’Autorité de la concurrence : “nous constatons des anomalies importantes avec des prix de gros rendant irréalisable pour nous la création d’offres de détails compétitives avec celles d’Orange” explique l’un de ces telcos. La plainte n’avait pas été acceptée, mais avait tout de même permis l’ouverture d’une enquête. La procédure initiée par l’Autorité touche un enjeu important, puisque la vente de gros représente pour Orange en France un chiffre d’affaires de 5,3 milliards d’euros en 2021.
Un autre dossier vient également s’ajouter à ces saisies : celui des actions d’Orange pour le rétablissement du réseau télécom suite au cyclone Irma en 2017, à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin. L’opérateur local, Dauphin Telecom, juge en effet qu’Orange a remis plus rapidement en état ses propres services que les siens.