“Ohé, les opérateurs commerciaux, faites le ménage chez vos sous-traitants”, le nouveau coup de gueule de la présidente de l’Arcep
Les malfaçons dans les raccordements finaux à la fibre excèdent la présidente de l’Arcep, Laure de La Raudière demande à Orange, Free, SFR et Bouygues de faire le ménage une bonne fois pour toute chez leurs sous-traitants.
La fibre dans tous ses états. Ce n’est pas la première goutte d’eau qui fait déborder le vase pour la présidente de l’Arcep, Laure de La Raudière. Si le déploiement de la fibre optique avance à bonne allure en France, la qualité des raccordements n’est malheureusement pas toujours au rendez-vous. Même si les opérateurs estiment aujourd’hui enregistrer une baisse des malfaçons dans le processus de raccordement final grâce à plusieurs mesures mises en place, les remontées de terrain négatives sont toujours significatives sur les réseaux sociaux. De quoi faire réagir la présidente du régulateur ce week-end en réaction à un travail de piètre qualité d’un prestataire à priori de Free et Bouygues Telecom sur un point de mutualisation, “un travail de cochon” largement dénoncé par l’Arcep depuis 2020.
Pour Laure de La Raudière, c’en est trop : ” Ohé, les opérateurs commerciaux : faites le ménage chez vos sous-traitants ! Ce n’est pas acceptable. Et les opérateurs d’infrastructures, faites aussi votre boulot de contrôler les OC…” a t-elle lancé ce 13 février sur Twitter.
Ohé, les opérateurs commerciaux : faites le ménage chez vos sous-traitants ! Ce n'est pas acceptable. Et les opérateurs d'infras, faites aussi votre boulot de contrôler les OC… https://t.co/iW4fbLd0eB
— Laure de La Raudière (@lauredlr) February 13, 2022
Il n’est pas question de laisser la situation empirer davantage. Fin novembre, le régulateur a d’ailleurs mis les pieds dans ces fameux “plats de nouilles” et lançant son plan d’action pour améliorer la qualité des réseaux comme contrôler les interventions, limiter les rangs de sous-traitance et remettre en état les équipements endommagés. Mais il s’agit pour le moment seulement de recommandations.
Depuis fin 2020, la filière tend pourtant à prendre le taureau par les cornes, d’abord en lançant un guide opérationnel s’adressant aux professionnels du secteur, puis en annonçant des accords majeurs (mode stoc) entre opérateurs commerciaux et d’infrastructure pour améliorer la qualité et la pérennité des réseaux avant de rendre en juillet 2021 un livre blanc avec diverses mesures pour en finir avec les malfaçons. L’objectif est clair : éradiquer totalement les “plats de nouilles”, ces câbles emmêlés dans les armoire de rue, mais aussi les débranchements d’abonnés au moment d’en raccorder d’autres ou encore les fichiers de déploiements erronés, les installations sous-dimensionnées, mais aussi le travail mal fait chez les clients (prise mal fixée, fils apparents).
Côté sous-traitance, Orange a commencé pour sa part à sévir. Face à trop de rappels à l’ordre liés à une mauvaise qualité des prestations dans certains territoires, l’opérateur historique a décidé de ne pas reconduire une part importante de ses contrats avec l’un de ses partenaires historiques, Scopelec, comptant près 3800 salariés dans l’Hexagone, Ces derniers ne seront pas renouvelés fin mars. Une perte qui pourrait avoir comme conséquence directe une baisse de 40% du chiffre d’affaires du sous-traitant et le risque de 1.800 licenciements.