Free Mobile : quand la bonne volonté d’une municipalité ne suffit pas à calmer les esprits
Une municipalité fait de son mieux pour répondre aux obligations en termes de couverture et aider Free à installer son antenne, tout en gardant la main sur le projet et s’y retrouvant financièrement. Ce n’est pas l’avis d’une partie des habitants.
“Les collectivités locales n’ont plus la possibilité de s’opposer à ce type de projet. Le gouvernement a fait sauter tous les verrous”, explique Nicolas Géraud, maire de Rabastens, commune dans le département du Tarn, en région Occitanie, où doit être implanté un pylône de plus de 30 mètres. Il prendra place sur le site de Cavalade et servira à la couverture 5G de l’opérateur de Xavier Niel. L’antenne devrait entrer en service durant le second semestre 2022.
“Free proposait trois sites, en centre-ville, sur le réservoir Saint-Martin et enfin à la Cavalade. Nous avons opté pour la Cavalade qui est le plus éloigné du centre-ville et de l’école. Avec l’achat de cette parcelle, nous allons pouvoir contraindre Free à s’installer là”, poursuit l’élu. La commune a en effet acquis une parcelle agricole de 1 000 m² pour 5 000 euros pour en faire un terrain municipal et louer celui-ci à l’opérateur, y voyant ainsi “une opération rentable”.
Ils veulent la suspension du projet
Le maire de Rabastens rencontre toutefois une vive opposition du côté des habitants. Une pétition a été lancée, recueillant plus de 540 signatures en quelques jours. Les signataires réclament “la suspension du projet”. Ni plus ni moins. “Pourquoi la mairie n’a-t-elle pas informé les citoyens rabastinois et notamment les riverains de cette décision”, s’interrogent les opposants, sachant que la mairie planche depuis plusieurs mois sur le projet.
“Avec les zones patrimoniales protégées, les opérateurs ne peuvent pas installer comme ils le veulent des antennes en centre-ville. C’est faux de le faire croire”, défend également une habitante. “À la Cavalade, l’école sera située entre l’antenne et tous les objets connectés des habitations rabastinoises donc en plein dans l’axe des faisceaux d’ondes. Si nous avons choisi ce lieu, c’est justement pour être à l’abri de ce genre de problème. Nous aurons une pollution en termes de santé publique, mais aussi visuelle. C’est inadmissible. Il n’y a pas d’obligation à implanter cette antenne. Nous ne sommes pas en zone blanche et la fibre arrive sur Rabastens”, poursuit-elle.
Et c’est pas fini !
Free sera vraisemblablement rejoint par d’autres opérateurs. Lors de l’arrivée à l’échéance du bail en 2024, la municipalité compte en effet déménager l’opérateur situé sur l’église de Saint-Pierre-des-Blancs à la Cavalade. Elle envisage également la possibilité d’accueillir d’autres opérateurs sur le même pylône.
Source : La Dépêche