Fibre optique : Orange ne renouvelle pas plusieurs contrats avec un sous-traitant majeur et répond à la polémique
Orange s’explique sur le non-renouvellement de certains contrats avec Scopelec, sous-traitant historique de l’opérateur, alors que près de 1900 emplois seraient menacés.
Face à trop de rappels à l’ordre, Orange sévit. Tous les trois ans, l’opérateur historique lance de nouveaux appels d’offres déterminant quelles entreprises seront employées pour assister la maintenance du réseau de fibre optique. Une part importante de ses contrats arrivant à échéance le 31 mars 2022 avec l’un de ses partenaires historiques, Scopelec, comptant 3800 salariés dans l’Hexagone, ne seront pas renouvelés. Le partenariat entre l’opérateur et l’entreprise détenue à hauteur de 74.8% du capital par ses salariés date de 1973.
Si Scopelec fait partie des six acteurs retenus pour les travaux réseaux de l’opérateur répartis dans 35 zones géographiques, “après plusieurs avertissements ces dernières années, la qualité des prestations proposées par certains prestataires actuels, dont Scopelec qui a reçu plusieurs dizaines de mises en demeure en raison de manquements sur certains territoires, a conduit Orange à revoir l’attribution des zones confiées à chacun.” Depuis 2014, Scopelec a rendu plus de 2 millions de prises raccordables en fibre optique.
Des emplois en péril et des régions inquiètes
D’après la CG SCOP, l’entreprise de sous-traitance était déjà “menacée” au début du mois de décembre de se voir privé d’un marché d’exploitation et maintenance à hauteur de 150 millions d’euros annuels. Scopelec étant la plus importe société coopérative et participative (SCOP) de France, le nombre d’emplois menacés par cette décision d’Orange a inquiété plusieurs élus et responsables à l’échelle départementale et régionale. En effet, 1900 postes seraient en danger, dont 600 en Nouvelle-Aquitaine, 500 en Occitanie et 300 en Bourgogne-Franche Comté. Le président de la CG SCOP affirmait en décembre dernier avoir “prévenu les présidents des régions concernées ainsi que le premier ministre“.
Le président du Tarn, où réside le siège social de Scopelec a d’ailleurs lui même saisi Jean Castex la semaine dernière, déplorant dans son courrier le choix d’Orange s’orientant vers une entreprise basée au Luxembourg à la place d’une entreprise française. « Je ne peux concevoir que l’Etat, actionnaire d’Orange, ne se saisisse de ce dossier en urgence et interroge Orange sur ses intentions », expliquait-il sur actu.fr.
La présidente de la Région Occitanie s’est également emparé du sujet au début du mois du dossier et a directement interpellée par courrier Stéphane Richard : « Je ne peux concevoir que votre entreprise, qui se fixe comme objectif “la cohésion sociale et humaine” ainsi qu’une “croissance responsable”, traite de cette façon un partenaire historique et ses salariés. » Elle dénonce notamment une “logique comptable” en dehors de l’ambition de soutien d’entreprises françaises durant la crise sanitaire actuellement et affirmait attendre que la décision de l’opérateur soit réétudiée, explique le journal local ToulEco. La présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté a elle aussi interpellé directement le PDG d’Orange pour demander des explications.
L’opérateur historique se veut cependant rassurant en expliquant que “la remise en cause d’un prestataire sur un territoire n’impacte en rien l’emploi local“. “Le déploiement et l’entretien des réseaux – un secteur en pénurie de main d’œuvre – s’appuie sur des emplois locaux et non délocalisables, en lien avec le volume d’activité des contrats. Un changement de prestataire n’affecte donc en rien le nombre d’emplois sur le territoire concerné“, argue Orange dans un communiqué.
Source : Libération, Le Monde