Malfaçons dans la fibre : le recours à l’intelligence artificielle est indispensable pour les opérateurs
Le déploiement du réseau fibre optique en France est un énorme chantier. Les contrôles réalisés pour s’assurer de la qualité aussi. Voilà pourquoi l’intelligence va être mise à contribution.
On le sait, la qualité de déploiement de la fibre optique est devenue une obsession pour le gouvernement et la filière, autant que l’objectif des 100 % à l’horizon 2025. Preuve de l’urgence de ne pas privilégier la cadence au détriment de la qualité : la publication d’un guide opérationnel à destination des professionnels du secteur, le signature d’accords majeurs entre opérateurs commerciaux et d’infrastructure pour améliorer la qualité et la pérennité des réseaux et la livraison d’un livre blanc avec diverses mesures pour en finir avec les malfaçons. Plus récemment encore, l’Arcep a décidé de mettre les pieds dans le plat. Le régulateur a dévoilé un plan d’action. Celui-ci repose sur un meilleur contrôle des interventions, une réduction des rangs de la sous-traitance et une remise en état des équipements endommagés.
L’IA à la rescousse des opérateurs
Si le contrôle de la qualité des raccordements coule de source, l’ampleur de la tâche n’est pas négligeable. Dans une capsule vidéo, Axione, opérateur d’infrastructures, donne un aperçu de la tâche à accomplir à son niveau. Des photos sont régulièrement prises par les techniciens pour contrôler l’état des armoires de rue qu’il construit et exploite. Ces clichés sont ensuite envoyés vers une plateforme en ligne sécurisée. C’est ensuite l’intelligence artificielle qui prend le relais pour comparer les nouvelles images avec celles déjà en base, afin de déceler les éventuelles anomalies telles que les câbles emmêlés, de tirer la sonnette d’alarme en cas de problème détecté et de déclencher une intervention. Un recours à l’IA indispensable, selon David Roche, consultant processus pour Axione. “200 000 photos analysées mensuellement, c’est impossible. Même si on est très nombreux, même si on peut passer du temps jour et nuit, ce n’est pas possible. Donc, l’intelligence artificielle de manière automatique et industrielle prend la photo, détecte les anomalies qu’on lui a appris à reconnaître et nous donne un résultat, à savoir est-ce que l’anomalie est présente ou non”, explique-t-il.
D’autres solutions basées sur le logiciel
L’Université du THD qui s’est déroulée les 6 et 7 octobre à Saint-Étienne avait été l’occasion de présenter d’autres solutions pour encadrer les interventions et détecter les anomalies grâce au logiciel. Le “casse voisin”, développé par Nexans, permet de savoir “instantanément” si l’intervention a engendré le débranchement volontaire ou involontaire d’un autre abonné. Avec la solution iSIA d’Idea Optical, impossible d’éditer un rapport d’intervention sans être géolocalisé et sans que la porte n’ait été ouverte. Impossible non plus de le clôturer tant que la porte n’est pas fermée. La combinaison d’un accéléromètre et de l’intelligence artificielle donne de son côté la possibilité de savoir si l’armoire a été choquée et d’en informer rapidement l’opérateur. Face aux solutions, la filière travaille d’arrache-pied pour présenter des solutions.