5G : des riverains dénoncent un traitement différent pour Free, le maire dit ne rien pouvoir faire
Des riverains ne veulent pas d’un pylône 5G. Ils pointent aussi du doigt une différence de traitement entre les opérateurs et les citoyens.
“Il y a quelques années, j’ai voulu faire un garage attenant à ma maison. Il y avait tellement d’obligations du fait de la proximité de cette zone naturelle que j’ai renoncé à mon projet”, se remémore Rui Alexandre, habitant de la rue du Canal, à Aire-sur-la-Lys. “On nous impose des restrictions. Un voisin voulait aussi faire un agrandissement. On lui a dit non. Et là, on laisse construire”, s’insurge-t-il en dénonçant un pylône de 30 mètres amené à être construit sur un terrain de 8 000 m² pour déployer la 5G de Free Mobile. Une zone par ailleurs inondable, ce qui irrite encore davantage.
Les riverains ajoutent ne pas avoir besoin de la 5G. “Même les jeunes nous disent que c’est inutile. On a la fibre, ça fonctionne bien. À quoi bon passer en 5G ? Pour aller encore plus vite ? Ça va s’arrêter où ?”, s’interrogent-ils. Les opposants dénoncent aussi l’atteinte à l’esthétique des lieux. “Il y a déjà des pylônes partout, de grands bâtiments. Pourquoi ne pas les utiliser plutôt que de nous en remettre en plus. On a choisi un cadre de vie, on a payé cher pour ça et on découvre ce projet, sans même qu’on nous prévienne”, plaident-ils. Sans oublier l’aspect sanitaire. “Avoir une antenne pour première voisine, ça inquiète, même si on a peu d’éléments à ce jour sur les effets de ces équipements pour le corps humain”, indiquent-ils.
De son côté, Jean-Claude Dissaux, le maire de cette commune du Pas-de-Calais, en région Hauts-de-France, se dit pieds et poings liés. “Ils sont très offensifs. Ils mettent des antennes partout, sur des terrains privés. Nous les municipalités, on ne nous demande pas notre avis. On nous donne l’information, point final”, explique l’édile.
Quoi qu’il en soit, les riverains n’ont pas l’intention de se laisser faire. Rui Alexandre et sa compagne Sylvie Vanlerberghe ont ainsi lancé une pétition, qui a recueilli 80 signatures en l’espace de quelques jours. “Tous les riverains, ou presque, l’ont signée”, indique sa compagne. “On va se bouger. Il n’est pas question de se laisser faire”, assure Sylvie Vanlerberghe qui démarche les élus et se renseigne sur ce qu’il est possible de faire.
Source : La Voix du Nord