Chronologie des médias : le gouvernement prêt à trancher à la fin de l’été
Après avoir acté le décret SMAD définissant les nouvelles obligations pour les plateformes SVOD concernant le cinéma français et la diffusion des films, le gouvernement laisse quelques semaines aux acteurs pour trouver un accord.
S’il souhaite prolonger le dialogue entre les acteurs, le gouvernement et prêt à agir. En plein festival de Cannes, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a affirmé samedi dernier avoir laisser quelques semaines aux acteurs du cinéma et de l’audiovisuel pour trouver un accord sur la chronologie des médias.
Des négociations durant depuis plusieurs mois, avec un délai de diffusion des films sur les plateformes de streaming réduit en contrepartie de leur participation à la création française. Il reste encore aux parties prenantes de trouver un terrain d’entente.
Faute d’accord, le gouvernement tranchera
Pour rappel, cette réforme doit justement régir l’ordre de sortie des films sur différents supports d’exploitation (cinéma, DVD, télévision, streaming et autres…). D’après le décret SMAD inscrit au journal officiel le mois dernier, le délai pour les géants de la SVOD a été revu à 12 mois pour ceux participant à la production française.
“Il est dans l’intérêt de toute la filière que vous aboutissiez rapidement à cet accord“, affirme Roselyne Bachelot devant les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel. Elle explique laisser “de la liberté, je dirai du mou pour que les discussions puissent aller à leur terme et que je ne sois pas contrainte à avoir un texte qui serait d’origine purement gouvernementale“.
En cas d’échec cependant, la ministre n’entend pas laisser le dossier traîner et annonce que “le gouvernement tranchera à la fin de l’été.”
Un dossier brûlant pour les chaînes TV payantes
Cette décision, si elle peut réjouir le consommateur, n’est pas au goût de Canal+. La chaîne cryptée était en effet avantagée par la situation actuelle, avec une diffusion entre 6 et 8 mois après la sortie en salle d’un film. Au point que la filiale de Vivendi envisage même une transformation en plateforme de SVOD, afin de bénéficier des mêmes avantages, sans les obligations qui viennent avec son statut de chaîne payante de la TNT. Afin d’éviter cette situation, Canal propose ainsi que le délai de diffusion soit raccourci à 3 ou 4 mois.
C’est également le cas pour OCS, qui avait accepté d’investir jusqu’à 40% de son chiffre d’affaires dans le pré-achat de films français. Si l’accord est renégocié depuis, OCS dépense tout de même encore 40 millions d’euros par an pour préacheter environ cinquante long-métrages. Un montant qui reste trop élevé au goût de la filiale d’Orange, qui elle aussi pourrait envisager d’abandonner son statut de chaîne payante.
Source : AFP