Orange, Free, SFR et Bouygues pulvérisent leur record en termes d’investissement dans leurs réseaux
La crise sanitaire et les mesures de confinement ont eu des répercussions du côté des utilisateurs, avec notamment la nécessité d’avoir une bonne connexion et le retour des appels voix. Leurs opérateurs, eux, ont continué d’investir et n’ont pas vu leurs revenus s’effondrer.
Le contexte de crise sanitaire a changé la donne et eu des répercussions du côté des abonnés en 2020. Il s’illustre notamment en termes d’usages avec le retour en force des communications voix. Les foyers français n’ont jamais autant appelé avec leur téléphone depuis 20 ans. Il se matérialise également à travers l’appétit des Français en matière de fibre optique. “Pour la première fois, la totalité des nouveaux clients ayant souscrit un accès à très haut débit a choisi la technologie FTTH”, souligne l’Arcep dans son dernier observatoire du marché des télécommunications pour l’année 2020. Au 30 décembre 2020, 24,2 millions de locaux étaient ainsi éligibles à la fibre et on comptait 10,4 millions d’abonnements à cette technologie, soit 3,3 millions de plus en un an. La consommation de data a poursuivi sa progression en 2020 et évolué de 20 % pour atteindre les 10,3 Go par mois. C’est toutefois moins que les 29 et 37 % de progression enregistrés en 2019 et 2018, en raison des confinements à la maison et recommandations des opérateurs ayant favorisé l’usage du Wi-Fi.
Investissements dans la 5G et la fibre optique
Cet environnement difficile n’a en revanche pas impacté les investissements des opérateurs. 2020 s’est traduit par des investissements à hauteur de 14,3 milliards d’euros, dont 2,8 milliards injectés dans l’achat des fréquences 5G dans la bande des 3,4-3,8 GHz. Des acquisitions de fréquences qui ont d’ailleurs permis d’atteindre un nouveau record d’investissements. Hors 5G, ce sont 11,5 milliards qui ont été investis par les telcos, soit 860 millions de plus ou une progression de 8,1 % d’une année sur l’autre. “Une progression près de deux fois supérieure à celle des deux années précédentes”, souligne l’Arcep.
“Les déploiements dans les boucles locales fixes très haut débit et notamment celles en fibre optique de bout en bout représentent sept euros supplémentaires sur dix investis dans les boucles locales à très haut débit, soit + 830 millions d’euros en un an”, explique l’Arcep. Ces investissements supplémentaires ont permis d’augmenter le nombre de foyers éligibles à la fibre optique de 5,8 millions en 2020. C’est mieux qu’en 2019 où 4,9 millions de prises avaient été déployées.
“Les investissements dans les boucles locales mobiles à très haut débit progressent également (+ 340 millions d’euros en 2020), portés par les premiers déploiements dans les réseaux 5G”, ajoute le régulateur. Olivier Roussat, directeur général de Bouygues, soulignait d’ailleurs que la 5G représentait pour l’instant moins d’un pourcent du trafic mobile.
Des revenus des télécoms ont connu le “plus faible recul depuis dix ans”
Il n’a pas plus eu d’énormes répercussions sur les revenus du secteur. “Le revenu des opérateurs s’élève à 35,2 milliards d’euros en 2020 et enregistre son plus faible recul depuis dix ans”, note l’observatoire de l’Arcep. Le recul s’élève à 0,4 % en 2020, indique l’autorité administrative, selon laquelle “cette très légère baisse provient entièrement du recul des revenus annexes aux services de communications électroniques”.
Les revenus annexes, constitués principalement des ventes d’équipements fixes et mobiles, ont en effet reculé de 5,7 % en un an, passant de 4,541 à 4,284 milliards d’euros, en raison de la fermeture des boutiques physiques. Ce n’est pas le cas des revenus liés aux services fixes et services mobiles qui ont progressé de 0,1 et 0,8 % en 2020 pour atteindre respectivement 16, 532 et 13,438 milliards d’euros (contre 16,515 et 13,328 milliards en 2029).
Les revenus pour les services fixes affichent leur première progression “après dix années de baisse continue”, grâce un revenu lié à la vente des abonnements à haut et très haut débit en hausse de 3 % en un an “après deux années de quasi stabilité”. Les revenus pour les services ont vu leur progression ralentir, à 0,8 % en 20220 contre 1,4 % en 2019, principalement en raison de la baisse des déplacements ayant réduit les revenus liés au roaming. En 2020, le revenu associé a perdu plus de la moitié de sa valeur pour atteindre les 260 millions d’euros.