Iliad : le titre dégringole à son niveau le plus bas depuis 2012, Free inquiète
La déroute boursière continue. L’action d’Iliad a chuté de 26% depuis le début de l’année.
Bien qu’il reprenne légèrement des couleurs ce matin (+1,80%), le titre de la maison-mère de Free a conclu vendredi la séance à 90,04 euros, plombé par une baisse de son cours de 5,22 % dans la journée. Depuis mai 2017, soit son niveau le plus haut à 235 euros, la chute est vertigineuse, plus de 60 % soit "7,2 milliards d’euros de capitalisation boursière qui sont partis en fumée, avec une valorisation tombée à 5,4 milliards d’euros", note Le Figaro.
Si Free a perdu son statut de valeur de croissance en 2018 auquel l’opérateur a longtemps habitué les marchés, l’heure est aux inquiétudes chez les investisseurs. Impacté par une perte d’abonnés sur le fixe et le mobile durant les neuf premiers mois de l’année 2018, elle-même due à une intensification de la guerre des prix de la part de Bouygues et SFR, Free se doit de relancer la machine au quatrième trimestre. Mais sa nouvelle stratégie sur le fixe pourrait ne pas avoir les effets escomptés. Et si les recrutements n’étaient pas à la hauteur des attentes placées en la commercialisation de la Freebox Delta et One ?« Nous n’avons aucune information sur les ventes des Freebox, autre que les commentaires des concurrents qui disent n’avoir ressenti aucun impact », indiquent pour leur part les analystes de Kepler Cheuvreux dans une note. Si Iliad ne publiera pas ses résultats annuels avant le début du mois de mars, les analystes se montrent tout aussi sceptiques après lecture des chiffres de fréquentation du site internet de Free, "pas d’augmentation sensible du trafic", constatent-ils, d’autant plus problématique que le premier réseau de distribution des Freebox est internet.
Côté chiffre d’affaires, les analystes de Deutsche Bank s’attendent à une baisse de 4,7% du chiffre d’affaires d’Iliad dans le fixe au quatrième trimestre 2018 contre 3,8% lors du T3 mais estiment que Free est prêt au combat en 2019, "on peut s’attendre à une amélioration des tendances à compter du second semestre". En attendant, les inquiétudes persistent, notamment sur la rentabilité d’Iliad en Italie, ou encore sur la capacité du groupe à réaliser ses objectifs financiers d’ici 2020 à l’heure où la 5G arrive et que son portefeuille sera probablement soumis à rude épreuve.
Source : AGEFI