Une confrontation de longue durée entre Free et une commune autour de l’installation d’une antenne relais
C’est une affaire qui dure depuis bientôt un an. Dans le village gersois d’Auradé, les habitants soutenus par la mairie se sont opposés à l’installation d’une antenne-relais dans la commune, mais Free semble continuer de vouloir s’y installer.
Le 7 décembre 2017, Free a déposé un dossier à l’hôtel de ville de ce petit village concernant l’installation d’une antenne-relais haute de 25 mètres sur un terrain de la commune. Si le maire d’Auradé, Francis Larroque, ne s’oppose pas à ce genre d’installation (il accueille lui même deux antennes dans son jardin pour SFR et Bouygues) , ses administrés n’étaient pas du même avis.
Après le dépôt d’un arrêté de non-opposition au projet par le maire, les démarches ont suivi leur cours jusqu’à ce qu’une habitante du village remarque un panneau qui concernait le chantier de Free à quelques pas de chez elle en mars 2018. Céline Roussel, l’habitante en question, a donc immédiatement lancé une pétition dans son village ainsi que deux recours gracieux déposés le 18 et 24 avril 2018 pour s’opposer à l’installation de l’antenne.
Les habitants s’opposent à l’installation de l’antenne-relais pour des raisons qui sont souvent évoquées dans ce type de cas : le risque d’être bombardés d’ondes et la dévaluation immobilière inhérente à l’apparition de ce type d’antenne.
La pétition a atteint en quelques semaines 230 signatures ce qui, d’après le maire d’Auradé, concernerait "la majorité des administrés aptes à s’exprimer sur le sujet". Il est vrai que dans ce village de 600 habitants, 230 signatures représentent une partie importante de sa population et le maire, qui souhaite écouter ses administrés, a donc annoncé à Free en Juillet 2017 qu’il retirait l’arrêté de non-opposition.
Mais Free ne s’est pas contenté de cela, puisque l’opérateur a lancé les travaux peu après les vacances scolaires d’été et ce malgré le respect des règles de rétractation de la commune. Une grande partie du voisinage s’est alors employé à bloquer le chantier et lorsque les gendarmes sont intervenus, entraînant sa fermeture, les Auradéens pensaient que l’affaire Free était close.
Et pourtant, quelques semaines après, le 18 octobre 2018, l’opérateur a de nouveau déposé un dossier qui lui concernait une antenne de 20 mètres de haut, toujours au même emplacement. Free a déclaré que ce changement avait pour but de "répondre aux inquiétudes des riverains sur l’impact visuel du projet". Une raison qui ne semblait pas suffisante pour les riverains.
Malgré les tentatives de dissuasion du maire, Free a maintenu son dépôt de dossier auquel Francis Larroque a déposé un nouvel avis défavorable. D’après l’édile, surpris et ennuyé des proportions que prend cette affaire, Free aurait menacé de porter plainte contre le premier arrêté sans pour autant donner suite. Une déclaration de Free au journal La Dépêche confirme qu’il n’a lancé aucune action judiciaire. Affaire à suivre.
Source : La Dépêche