Orange dévoile son plan d’action face à la dégradation du réseau cuivre
Entre renforcement de ses ressources, accroissement des investissements et une meilleure organisation face à un réseau qui ne cesse de se dégrader. Voici les plans d’Orange pour "revenir dans les clous en 2019" et éviter une très lourde amende.
Mis en demeure anticipée fin octobre par l’Arcep sur la qualité de service de son réseau cuivre, Orange assure aujourd’hui qu’il se mettra en conformité avec ses obligations de délégataire du service universel dès l’année prochaine. Pour ce faire, l’agrume prévoit la mise en place d’un "plan exceptionnel" visant à améliorer l’entretien de son réseau cuivre et d’un dispositif spécial sur certaines zones critiques. Ceux-ci seront présentés au gouvernement la semaine prochaine.
Dans un entretien accordé au quotidien Les Echos, le PDG d’Orange a davantage détaillé les mesures que l’opérateur historique va prendre. Aujourd’hui, l’objectif est de renforcer les ressources en interne et en externe sur les boucles locales, là où il y a le plus d’inondations et de dysfonctionnements. Pour ce faire, "dès 2019, nous allons recruter 200 techniciens supplémentaires spécialisés sur le réseau cuivre, qui s’ajouteront aux 1.000 spécialistes d’Orange qui interviennent aujourd’hui sur le territoire. Nous doublons également nos « forces d’intervention rapide », qui sont dépêchées en cas d’incident. Elles atteindront près de 500 personnes l’an prochain", prévoit Stéphane Richard.
Autre mesure, un investissement accru mais de manière mieux organisée. Face à un réseau vieillissant qui compte environ 30 millions de lignes, Orange va mettre en place "une dizaine de « Vigie Service universel » en région, qui veilleront à ce que l’engagement de rétablir les lignes du service universel en moins de 48 heures soit respecté dans 85 % des cas". Par ailleurs, le budget alloué à chaque ligne de cuivre va augmenter en 2019, "il passe de 16,50 € par ligne en 2017, à 19,30 € en 2019", souligne le PDG.
Aux clients impactés sur une plus longue durée ou de manière répétitive par des pannes, l’opérateur prévoit, dans la mesure du possible, de fournir et distribuer des routeurs 4G fixe .
A l’heure où les opérateurs versent 1,5 milliard d’euros chaque année à Orange pour louer ses lignes de cuivre, Orange injecte 500 millions d’euros pour sa maintenance. A la question fâcheuse de savoir si ce n’est pas insuffisant, Stéphane Richard persiste et signe, cela "ne reflète pas que les frais d’entretien courant. Il comprend également l’amortissement de nos investissements considérables consentis au fil des années sur le réseau cuivre. L’Arcep vérifie avec attention que les tarifs du dégroupage reflètent les coûts effectivement supportés par Orange pour le réseau cuivre." A ses yeux, étant donné que les coûts de maintenance augmentent, le régulateur devrait augmenter les tarifs de dégroupage, "en théorie", conclut-il.