Orange : la mise en demeure du gendarme des télécoms est “incompréhensible”
Orange envoie dans l’arène médiatique son secrétaire général, auparavant juriste contentieux, pour répondre à la mise en demeure anticipée de l’ARCEP sur la qualité de service de la téléphonie fixe.
Le secrétaire général d’Orange, Nicolas Guérin, rompu aux joutes juridiques qu’il considère comme un sport de combat, répond dans une interview aux Echos à la mise en demeure du gendarme des télécoms.
Premier point, il juge la forme de la mise en demeure "incompréhensible" et critique le choix de la date, à la veille de la présentation des résultats trimestriels de l’opérateur historique.
Le secrétaire général conteste par ailleurs la qualification par l’ARCEP des aléas climatiques (qui "ne revêtent pas un caractère nouveau" pour le gendarme) : n’étant pas prévisibles, ces aléas devraient être considérés comme nouveaux explique-t-il sans manquer d’ironie "Orange doit-il être meilleur que Météo France" dans ses prévisions des impacts de foudre ou d’inondation ?.
Sur le montant de l’amende avancée qui pourrait aller jusqu’à 5% du chiffre d’affaires annuel hors taxes d’Orange, il n’est pas tendre non plus "en laissant entendre que l’amende pourrait atteindre 1 milliard d’euros, il y a un risque de désinformation des marchés" déclare-t-il.
Enfin, sur la question du sous-investissement dans les réseaux cuivre, il répond que le nombre d’interventions ne cesse d’augmenter "alors que le nombre de clients abonnés au service universel, lui, n’a fait que baisser" et relance l’argument selon lequel les concurrents d’Orange devraient payer plus cher pour l’utilisation de son réseau cuivre : "le montant de la redevance, fixée par l’ARCEP, est basé sur le coût de nos interventions d’il y a deux ans ! Nos concurrents devraient payer bien plus, cela serait parfaitement légitime vu nos efforts pour maintenir la qualité de service".
"Nous ne paierons aucune amende" conclut-il puisqu’Orange rentrera dans les clous et que la situation sera rétablie "sur chacun des paramètres soulevés par l’ARCEP". Tout est bien qui finit bien ?
source : Les Echos