SFR veut faire participer Facebook et Google au financement des infrastructures réseau
L’opérateur souhaiterait que les GAFA participent au financement des infrastructures qu’ils utilisent. Son PDG, Alain Weill, appelle à une refonte fiscale afin que les "nouveaux opérateurs" participent au même titre que les autres.
“Les GAFA utilisent nos infrastructures sans les financer” a déclaré Alain Weill à la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale. “Est-il normal que les plus gros acteurs de l’internet dans le monde qui diffusent des heures et des heures de vidéos, ne participent à aucun moment au financement des infrastructures ?” est la question que le PDG de SFR pose aux députés. Ce manque de participation des géants du net se fait “aux détriments de nos abonnés” poursuit-il.
Le plus grand opérateur de la planète est américain et il s’agit de Facebook affirme Régis Turrini, secrétaire général de SFR. Via ses applications WhatsApp et Messenger (dont Facebook a lancé récemment une version pour les enfants de 6 à 12 ans), le géant du net s’est désormais imposé comme un acteur de poids dans les télécommunications. “Il s’échange plus de messages sur WhatsApp en une journée qu’il n’y a de SMS envoyés sur toute l’année en France” déclare le secrétaire général de SFR.
Le problème est que Facebook (comme Google d’ailleurs) n’est ni régulé, ni soumis à des obligations d’investissements comme le sont les opérateurs en France (environ 20% de leurs chiffres d’affaires annuel est réinvesti), il utilise simplement les infrastructures des opérateurs. Par ailleurs il échappe également en grande partie aux prélèvements fiscaux. "Il est le coucou sur nos propres réseaux : sans nous, pas de Facebook" affirme le secrétaire général avant de conclure sur une métaphore assez parlante :
"Facebook est sur une autoroute, il utilise toute l’autoroute en ne laissant que très peu de place aux autres voitures mais il ne paie rien et c’est la même chose pour Google."