Le groupe Altice, de Patrick Drahi, a doublé sa dette en deux ans pour atteindre près de 50 milliards d’euros à la fin de l’année
En deux ans, Altice, de Patrick Drahi, a doublé sa dette pour atteindre les 49.282 milliards d’euros, soit 5.7 fois son Ebitda. Cependant, le propriétaire de SFR n’a aucune échéance de remboursement majeure avant 2022, comme l’indique les Echos. Il est tout de même sous pression pour réussir à générer plus de revenus.
Les analystes de Bloomberg Intelligence ont même fait le choix de classer le groupe dans les 50 entreprises à surveiller dans le monde en 2017. Mais cette situation n’inquiète pas Patrick Drahi qui confie que "je dors beaucoup plus facilement avec mes 50 milliards de dettes, qu’avec mes premiers 50.000 francs de dettes que j’ai contractés quand j’ai créé mon entreprise".
Le directeur financier d’Altice affirme que tout est sous contrôle
De son côté, le directeur financier d’Altice, Dennis Okhuijsen, est lui aussi serein et affirme que tout est sous contrôle, grâce aux actifs qui permettent de supporter la dette.
Fin 2015, Altice avait perdu la moitié de sa valeur en Bourse. Et Patrick Drahi avait même cédé 7.5 % d’Altice, dont il a le contrôle avec un peu plus de 60 %, dans le cadre d’une opération complexe de refinancement de son holding personnel, Next. Mais s’il a perdu la valeur économique, il en a conservé la propriété. Altice a ensuite été invité à stopper les acquisitions. Et depuis le groupe s’emploie à intégrer ses actifs, mais poursuit tout de même les petites acquisitions.
Altice doit refinancer cette année 21 milliards d’euros de dettes, en profitant des taux bas pour en baisser le coût et rallonger la maturité. Le coût moyen de cette dette est actuellement de 6.2 %. Et Altice considère que c’est le prix de la tranquillité.
En 2022, le groupe devra rembourser près de 10 milliards d’euros
Mais c’est en 2022 que le groupe devra rembourser près de 10 milliards d’euros. D’ici cette date, il ne sera nécessaire de payer que les intérêts de la dette. Pour 2017, ceci représente 1 milliard d’euros, puis ce sera plus de 2 milliards par an à partir de 2020.
Les taux pourraient ensuite remonter et le rééchelonnement de la dette coûterait plus cher au groupe. Mais en attendant, Altice doit améliorer ses résultats pour pouvoir rembourser. "Les équipes doivent désormais faire la démonstration qu’elles savent faire croître l’activité" explique un analyste, et surtout concernant SFR.
Mais Altice affirme que les effets sont différents en fonction des pays. Cependant si le groupe échoue quelque part, les investisseurs pourraient commencer à douter, peu importe où ils se trouvent.