23/11
Rachat de SFR par Bouygues : au moins 1600 à 3000 postes menacés chez SFR selon le cabinet Sextant
Alors que les l’intersyndicale UNSA, CFDT, CGT et CFE-CGC de l’opérateur SFR attendent des engagements sur le maintien de l’ensemble des emplois pendant 4 ans, un rapport du cabinet Sextant estime, entre 1600 et 3000 postes, le nombre d’emplois supprimés si Bouygues venait à racheter SFR.
Selon ce rapport que La Tribune s’est procurée ce rapport mandaté par le comité d’entreprise de SFR. Selon ce rapport, le scénario Bouygues-SFR est celui qui permettrait de dégager "le plus de synergies" mais qui est également le plus risqué concernant l’emploi de toute la filière télécom.
Avec un effectif total de 8 500 postes pour SFR et 7 500 pour Bouygues en dehors du réseau de boutiques, le cabinet relève "une structure d’emploi relativement similaire, avec une part de cadres assez proche." SFR dispose ainsi de 66 % de cadres contre 55% pour Bouygues. En comparaison Iliad-Free ne dispose que de 11% de cadres et 39% pour l’autre acheteur Numericable.
La cabinet note également une implantation géographique dans les mêmes bassins d’emplois notamment en Ile de France avec 60 % des effectifs. Pour le cabinet, la fusion Bouygues-SFr présente "des doublons évidents" sur environ 1500 postes et compte tenu de la volonté de réduire de 10 % les dépenses opérationnelles, le cabinet estime entre 10 à 20 % des effectifs, le nombre de postes menacés, soit 1600 à 3 000 postes.
A cela s’ajoute les effectifs des boutiques qui n’ont pas été comptabilisés dans cette étude et qui porte ce chiffre à la hausse.
Pour le cabinet, ce sont "les équipes marketing mobile, réseaux et supports" qui seront "certainement les plus touchées dans les deux structures, ainsi que les réseaux de distributions physiques."
L’étude note également que SFR, qui ne dispose de boutiques que via ses deux distributeurs SFD et 5sur5, pourrait conduire à une "baisse d’effectif chez ses fournisseurs" et conduire à un impact négatif sur d’autres prestataires de SFR comme TDF, Veolia, Capgemini, Atos, Steria, Huawei, NSN, Alcatel-Lucent et Téléperformance. Si la fusion des deux opérateurs aura selon le cabinet "sans aucun doute, un impact négatif", ce dernier est pour le cabinet d’analyse, "difficile à estimer."
Du côté des syndicats Bouygues Télécom, si l’on s’inquiète du sort des "1300 salariés qui s’occupent du réseau" et des "700 personnes de l’informatique" en demandant une formalisation des engagements sur l’emploi, on soutient majoritairement le rachat.