Pour Benoit Felten, le modèle économique de Free est gérable “tant que les autres suivent”
Interrogé dans La Tribune, Benoit Felten, président de Diffraction Analysys, société d’analyse stratégique et de conseil dans les télécoms a estimé que le modèle de Free était "en passe de s’essouffler".
Pour lui, l’intérêt des offres à bas prix est d’être en mesure de vendre des services à valeur ajoutée : "on recrute des clients attirés par un bouquet de service à bas prix, et puis on leur vend des services optionnels".
Ce dernier estime, qu’il s’agit de la raison pour laquelle Free voudrait faire contribuer les acteurs de l’Internet comme Google : "l’opérateur peine à augmenter sa profitabilité via l’aval, en accroissant les revenus versés par les clients, il tente donc de le faire payer en amont, en faisant payer les acteurs de l’Internet."
Pour autant, Benoit Felten reconnaît que pour le moment, la stratégie menée par le trublion des télécoms fonctionnera "tant que Free conserve l’ascendant psychologique qu’il a acquis sur l’ensemble du marché. " Si sur certaines offres la concurrence a cherché à s’aligner, Benoit Felten estime que Free Mobile dispose toujours d’un avantage : "les autres opérateurs suivent ce que fait le groupe de Xavier Niel, ils semblent incapables de vraiment se différencier. En général, les clients préfèrent l’original à la copie."
Sur le dossier de la 4G, Benoit Felten estime que "la 4G n’est pas vraiment un problème pour Free à court terme." Qualifié de service premium, pour le président de Diffraction Analysis, "ce n’est pas ce que demandent les clients de Free sur le mobile, qui sont avant tout attirés par les prix bas." Pour lui, tant que les prix restent "sur-facturés", l’absence de Free sur le sujet "ne lui est pas préjudiciable."
Ce n’est pas la première fois que Benoit Felten se fend d’une tribune sur le quatrième opérateur. En mars 2013, le fondateur de la société d’analyse estimait que Free avait opéré "un changement profond de sa philosophie".